Xavier Bertrand converti à la culture , du théâtre ou la réalité

Xavier Bertrand converti à la culture , du théâtre ou la réalité

Malraux Lang ‘ Daniel Percheron Non, Xavier Bertrand au théâtre d’Arras le 4 mai devant 350 acteurs culturels des Hauts de France, dont de nombreux directeurs de structures. Alors que le président de droite achève sa courte allocution, les applaudissements sont aussi nourris qu’après une première théâtrale réussie.

Il vient de leur dire : «

Soyez libres et créatifs
!
». «

Impertinents
» même. Il leur demande de co-construire avec lui sa politique culturelle au cours d’ateliers et de séminaires, pour un rendu à la rentrée. Et il confirme sa promesse de campagne d’augmenter le budget de la culture de 70 à 110 millions d’euros (le fonctionnement, ce qui est l’essentiel). Une hausse qui ne devrait être proposée qu’à partir de l’année prochaine. Jeudi, c’est un moratoire que l’exécutif soumettra à l’assemblée dans le cadre de l’examen du budget.

«
On ne va pas cracher dans la soupe
», «
bouder notre plaisir
». Les acteurs culturels épuisent le champ lexical du : «

On est de gauche, on n’y croyait pas, mais s’il nous prend comme ça banco.
»

L’ex-vice-présidente PS à la culture applaudit la politique de celui qui l’a mise dehors

Xavier Bertrand vient de marteler qu’il croit à la culture «

pour faire reculer la misère et la colère
». Et sous-entendu le vote FN. Mais mieux : s’il y voit l’intérêt économique et touristique, il ajoute que «

la culture, c’est aussi et surtout de l’ouverture, de l’échange, du rassemblement
». Se permettant même de tacler l’Etat et les collectivités qui taillent dans ce budget.

Un discours de gauche «

Tout ça, c’est mort
», rétorque-t-il. Force est de constater que l’ex-vice-présidente PS à la culture, Catherine Génisson applaudit la politique de celui qui l’a mise dehors.

Certes, il n’est pas question de reconduire toutes les subventions automatiquement, ni d’être une machine à compenser les collectivités qui se désengagent. Certes, Xavier Bertrand cultive un peu ce qui peut être un marqueur de droite comme le mécénat ou les « makers économiques ». Mais dans son discours, s’il invoque la démocratisation, pas de classique de droite pour la défense d’une culture populaire contre une présumée culture élitiste. Se refusant par ailleurs à se prononcer en faveur de telle ou telle action ou structure : «
Je ne veux pas orienter le débat alors que je lance une concertation.
» Tout juste glisse-t-il que «
Lille 3 000 par exemple, c’est formidable. On pourrait en imaginer pourquoi pas, une extension, avec Lille comme tête de pont
».

Et les économies

Néanmoins une question : avec une telle ambition, comment tenir parallèlement son autre promesse de réaliser 300 millions d’euros d’économies d’ici la fin de son mandat «
Pas sur le dos de la culture
», balaie l’élu. Et à la question : «

N’allez-vous pas baisser les subventions qui ne sont pas stricto sensu dans le budget culture
», il fulmine : «

Il ne faut pas prendre les gens pour des abrutis, je ne vais pas donner d’un côté et prendre de l’autre.
»

Reste qu’il pourrait y avoir quelques changements de périmètres budgétaires. Par exemple transférer au budget culture des actions à connotation culturelle aujourd’hui budgétisées aux chapitres lycées ou formation, par exemple. Ce qui permettrait d’augmenter le budget culture avec des dépenses qui existent déjà. Selon nos informations, ce sont en tout cas des scénariis sur lesquels travaillent les services.

Non et non, «
il n’y a pas de trucs
», s’agace Xavier Bertrand. «

Après tout, ce n’est «
que » 40 millions sur un budget de trois milliards
» (‘) Et de s’agacer : «

Je sais que parce qu’il est écrit politique sur mon front, c’est écrit menteur et que la sincérité a moins bonne presse, mais vous verrez.
»

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