Voile , Jérémie Beyou remporte la bataille du New York-Vendée

Voile , Jérémie Beyou remporte la bataille du New York-Vendée

New-York VendŽe (Les Sables d’Olonne) : Jérémie Beyou (Maitre CoQ), le 8 juin 2016.

On s’attendait à un match retour entre bateaux à foils et archimédiens, finalement la bataille de la NY-Vendée s’est terminée en une confrontation entre bateaux de nouvelle génération. A l’arrivée aux Sables d’Olonne, mercredi 8 juin, trois bateaux à foils ont trusté les trois premières places du classement : Jérémie Beyou (Maître CoQ), Sébastien Josse (Gitana-Edmond de Rothschild) et Alex Thomson (Hugo Boss). Une première et loin d’être une dernière.

Certes, les demi-tours forcés à Newport des favoris à moustache, StMichel-Virbac, Banque-Populaire VIII tout frais vainqueur de The Transat Bakerly ‘ et Safran, mais aussi des deux archimédiens Quéguiner ‘ Leucémie Espoir (demi-tour à Newport) et de PRB (arrêt aux Açores) ont rapidement distribué les cartes. Mais Jérémie Beyou a su maîtriser avec brio deux des bateaux au plus fort potentiel de vitesse de la flotte Imoca.

Vainqueur de cette première édition, Jérémie Beyou peut savourer cette remontée du chenal du port d’Olona. Après deux abandons sur les Vendée Globe 2004 (démâtage) et 2012 (vérin de quille), ce spécialiste du circuit Figaro (triple vainqueur en 2005, 2011 et 2014) a fini par remporter sa première victoire en solitaire dans la classe Imoca. « Physiquement, cette fin de course était très intense mais c’est bien de se faire mal pour préparer le Vendée Globe, » nous a-t-il confié quelques minutes après son arrivée.

« Ça arrête d’accélérer quand on passe de l’autre côté de la vague »

Une victoire sportive et personnelle bien méritée mais aussi un beau succès technique. Maître CoQ est le seul 60 pieds « ancienne génération » de la flotte a avoir été « up-gradé » avec des foils. Un pari risqué mais réussi par son team, qui a dû faire une croix sur son projet Tour de France à la voile pour financer ce chantier.

Au final le compte y est et Jérémie Beyou sait désormais qu’il a pris la bonne décision. « C’est une nouvelle ère qui commence et la fin des bateaux plombés. Comme les bateaux de Michel Desjoyeaux et François Gabart, les bateaux à foils sont dans ce cycle d’évolution technique. Les vitesses sont vraiment impressionnantes. Dès qu’on décolle sur les foils, on monte à 24, 25, 26, 27 noeuds’ On a l’impression que ça ne s’arrêtera jamais. Ça s’arrête quand on passe de l’autre côté de la vague et là’ attention au choc. »

Troisième à l’arrivée, Alex Thomson a le podium triste. « Bien sûr que je suis un peu déçu mais j’ai dû naviguer conservateur pour épargner le bateau ». L’Anglais, 3e du dernier Vendée Globe, aura mené la flotte les deux tiers du parcours avant son problème de pilote automatique et quelques autres soucis techniques plus ou moins graves.

« Rien de structurel », promet-il. « Je suis déçu du résultat, en revanche nous sommes très contents des performances du bateau. Il y a un an, il était en perdition au milieu de l’Atlantique, aujourd’hui, il est un des bateaux les plus aboutis. L’équipe a fait un travail formidable. »

En dépit de ces incidents de parcours, le plus beau bateau de la flotte objectivement parlant a imposé un tempo infernal. « Alex Thomson a tout de suite marqué la course par sa vitesse. C’est le rythme du prochain Vendée Globe. Il faudra tenir la cadence, et ce sera dur pour le bateau et pour l’homme. A ces vitesses, le stress est permanent », explique Jérémie Beyou.

« La tempête que nous avons essuyé au milieu de l’Atlantique nous a donné un avant-goût des mers du Sud, » raconte Alex Thomson. « Désormais pour ce type de bateau, les prochaines évolutions ne sont plus de le rendre plus rapide à plus de 30 noeuds, c’est trop stressant ‘ mais de le rendre plus sûr. » 

Plus sûrs et plus confortables aussi. Morgan Lagravière sur Safran s’est plaint du bruit aiguë et continu des foils sifflant dans l’air. En plus du bruit, le bateau est devenu aussi confortable qu’un B-Zed Ikea premier prix en plus dangereux. « Même assis, on n’est jamais calé, explique Jérémie Beyou. C’est l’un des prochains chantiers : trouver comment se caler et se reposer. » 

Désormais les 27 bateaux inscrits au départ du Vendée Globe (8 novembre) n’ont plus quelques mois pour se préparer pour un tour du monde qui s’annonce haletant.

Classement de la Transat New York-Vendée (Les Sables d’Olonne) :

1/Jérémie Beyou (Maître CoQ) : Arrivé le 8 juin à 14h 37min 52s en 9j 16h 57min 52s (Vitesse moyenne 14,85nds)

2/Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) : Arrivé le 8 juin à 17h 6min 49s en 9j 19h 26min 49s à 2h 28min 57s du premier (Vitesse moyenne 14,7nds)

3/Alex Thomson (Hugo Boss) : Arrivé le 8 juin à 18h 43min 33s en 9j 21h 03min 31s à 4h 5min 41s du premier (Vitesse moyenne 14,57nds)

4/Paul Meilhat (SMA) : Arrivé le 9 juin à 9h 59min 27s en 10j 12h 19min 27s à 19h 21min 35s du premier (Vitesse moyenne 14,59 nds)

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