Une nouvelle méthode pour détecter le cancer du poumon grâce à des prises de sang mise au point à Lille

Une nouvelle méthode pour détecter le cancer du poumon grâce à des prises de sang mise au point à Lille

«
On détecte l’ADN tumoral dans le sang. C’est une nouveauté et quasiment la spécificité du cancer du poumon. La tumeur relâche des fragments’
» Plus simple, moins agressif et dangereux qu’une biopsie’ Le CHRU de Lille et le centre Oscar-Lambret (COL) sont sur la brèche. L’enjeu est fondamental. Ici plus qu’ailleurs. Le cancer du poumon touche près de 2 000 personnes chaque année dans la région. Il y représente la première cause de décès par cancer.

Pour rompre la spirale, les deux établissements viennent d’unir leurs forces (cliniciens et biologistes moléculaires) dans le cadre d’un essai clinique intitulé « Concorde » qui se veut «
au croisement entre les biopsies liquides et les thérapies ciblées
».

L’objectif est de mesurer l’avancée et la compréhension des mécanismes qui sous-tendent le cancer du poumon à partir de simples prélèvements sanguins effectués tous les trois mois. Quarante patients ont été sélectionnés pour cette première régionale. «
Nous essaierons de savoir pourquoi et comment leur cancer progresse
», poursuit le Dr Éric Dansin, pneumologue au COL. Avec ses confrères, ce dernier compte «
comprendre les voies de résistance du cancer du poumon, voir si les taux de mutation baissent ou s’ils s’échappent
».

9/10

D’ici là, et surfant sur la Journée mondiale sans tabac, le praticien martèle une angoissante réalité. «
Le cancer du poumon est un fléau. 40 000 nouveaux cas se déclarent chaque année en France et on compte presque autant de décès. Neuf fois sur dix la cause est le tabagisme. Les fumeurs sont de 10 à 25 fois plus exposés que les non-fumeurs’
» Le conseil, si simple et pourtant si difficile à mettre en uvre, tombe : «
Ne pas commencer ou arrêter le plus tôt possible.
»

Fait troublant, si trois causes sont identifiées (professionnelle, tabagisme passif ou mutation) pour le dixième restant, la dernière (mutation) se développe depuis quelques années sans réelle explication. «
Le dépistage par prise de sang s’applique parfaitement à ces patients.
»

Outre les biopsies liquides liées à l’essai « Concorde », le centre Oscar-Lambret travaille également depuis quelques années sur l’immunothérapie dans le cadre de cancers lourds. Ces traitements, qui redynamisent le système immunitaire, pourraient selon le Dr Dansin «
supplanter à terme la chimiothérapie
».

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