Une famille d’Estreux le 14 juillet à 21h20 , Nice on attend le feu d’artifice

Une semaine chez un ami, Chemin du Lamparo, à Nice. À deux pas de la Promenade des Anglais et de la plage. Ce jeudi soir de fête nationale, Martine Laloux, son époux Dominique et leur ado Chloé ne pouvaient pas rater les feux de la belle Nice. Il est 21 h 20, Martine poste un «
Nice, on attend le feu d’artifice
» suivi de deux calmes images, sur sa page Facebook. Une heure plus tard, rebelote avec deux photos des feux.

22 h 35, la famille hésite à boire un dernier verre en quittant la Prom’. Fatigués, ils rentrent chez leur hôte. Quelques dizaines de minutes après, le téléphone sonne. C’est leur fille aînée qui, depuis l’Italie, bouleversée, leur apprend ce qui vient de se passer à moins de deux kilomètres d’eux : sur la Promenade, un camion vient de foncer dans la foule.

« J’espère que la nuit me fera oublier »

«
On a fermé les volets et éteint les lumières. On entendait les hélicoptères, les sirènes, partout. On avait peur que quelqu’un entre. » Martine et ses proches, paniqués par l’idée que «
des terroristes soient en ville
», se barricadent. Seul leur écran de télé et les images répétitives des chaînes d’info en continu éclairent la pièce.

Les appels pleuvent. «
Tout va bien. » Quelques heures après une courte nuit, au matin, Chloé tranche : «
Elle avait peur, elle voulait rentrer. Et puis, que pouvait-on faire de plus
», témoigne sa mère. Dix heures de route et 1 200 km plus tard, «
on a retrouvé nos vaches d’Estreux, ça va mieux
». Les vacances écourtées, sains et saufs mais encore «
la gorge nouée
» : «
On a toujours les images. » Martine «
a du mal
» : «
Le plus dur, c’est que je revois encore tous ces enfants jouer au bord de la mer et puis aller voir le feu sur la Promenade. J’espère que la nuit me fera oublier.
»