Une Assemblée sans majorité se penche sur le projet de loi El Khomri

Une Assemblée sans majorité se penche sur le projet de loi El Khomri

Au regard des débats autour du projet de loi travail, les discussions à l’Assemblée auraient pu être plus agitées.

Les tensions étaient peu palpables ce mardi dans les couloirs de l’Assemblée. Parce que les convaincus, comme Yves Durand ou Bernard Roman, ont déjà décidé de leur vote. Parce que le gouvernement ne cherche même plus à nouer le contact avec les frondeurs. Ceux-ci veulent une refonte de l’article 2 sur la hiérarchie des normes. «
Pas de discussion possible sur la négociation en entreprise
», prévient Bruno Le Roux, chef du groupe socialiste.

L’attention se dirige vers les députés hésitants. Ceux-ci attendent l’examen du texte et le sort réservé à leurs amendements pour déterminer leur vote. C’est le cas de Philippe Kemel, PS du Pas-de-Calais, qui entend faire évoluer le projet de loi sur les heures supplémentaires, le licenciement économique et la hiérarchie des normes. La ministre Myriam El Khomri a laissé entrevoir quelques améliorations.

Dans l’opposition, aucune hésitation. La droite et le centre ont voté, avec les communistes, une motion de rejet. Le Nordiste UDI Francis Vercamer aurait aimé la défendre, pour dénoncer un gouvernement qui «
divise les Français
» et «
les pavés ajoutés dans le sac à dos des PME
». Mais le tirage au sort a désigné le groupe LR et Jean-François Copé. Le candidat à la primaire craint «
ce débat (qui) va devenir un tunnel dont il peut sortir le pire
».

La majorité n’est pas acquise. Il manquerait 40 socialistes. «
Ce n’est pas facile, parce que certains députés ont les crocs de la CGT dans les mollets
», explique le frondeur Christian Paul. L’aubryste François Lamy s’étonne de ne pas avoir été contacté après la tribune publiée dimanche sur le site de Libération contre le projet de loi. Le député de l’Essonne prête alors une intention au gouvernement : dégainer le 49-3. Nombreux sont les députés, à droite comme à gauche, à miser sur une telle issue. «
Très vite
», dit l’un. «
Lundi ou mardi
», prédit un autre. Le texte voulu par l’exécutif serait alors adopté sans vote.

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