Un nouveau nom pour Arc International qui augmente sa production mais diminue ses effectifs

Un nouveau nom pour Arc International qui augmente sa production mais diminue ses effectifs

Arc International emploie 5 000 personnes à Arques (10 000 dans le monde). Dans cinq ans, elles ne seront plus que 4 000. En fait, 1 500 salariés partiront en retraite d’ici là et l’employeur n’en remplacera qu’un tiers, à raison de 150 recrutements par an, essentiellement par la voie de l’apprentissage.

Des vagues d’embauches comme il n’y en a pas eu depuis des années. «
C’est simple, dans l’entreprise, on n’a quasiment personne qui a entre 25 et 35 ans
», confie le directeur général, Didier Riebel. Bref, elle n’avait pas recruté ces dix dernières années !

Pour autant, le groupe ne sacrifie pas l’usine arquoise. C’est même le contraire. On y investissait 30M par an. En 2016, le groupe va y injecter 80 millions. Il rouvre des fours qui ne fonctionnaient plus et accentue l’automatisation de la production. Objectif : l’augmenter de 50 % d’ici trois à quatre ans. «
Rien que cette année, elle devrait passer de 210 000 à 250 000 tonnes, soit une croissance de 20 %
», détaille Thimotée Durand, directeur Europe.

Les nouveaux patrons ont ressenti des opportunités de marché depuis leur arrivée. Et ont adapté leur stratégie en conséquence. «
On revient aux fondamentaux de l’entreprise avec des articles d’entrée de gamme, destinés aux classes moyennes, explique Didier Riebel. On ne représentait plus que 5 % du marché des particuliers en Europe.
»

Exemples concrets, le four rouvert l’an dernier dans le cadre d’un marché décroché avec Ikea, ou encore la relance des produits de marque Arcopal. «
On a revu nos prix à la baisse
», poursuit Didier Riebel. Concrètement, une assiette Arcopal est vendue 70 centimes en magasin. L’entreprise doit la fabriquer pour un coût deux fois et demi moins cher. Pour y parvenir, elle améliore sa productivité, d’où l’automatisation et la réorganisation du travail, basée entre autres sur la polyvalence des salariés et une incitation financière à la performance des équipes.

Pour symboliser son passage dans une nouvelle ère, le verrier arquois change d’identité et s’appelle dorénavant Arc

Le géant verrier s’est longtemps appelé Verrerie cristallerie d’Arques (VCA). C’était son nom à sa création en 1925. Jacques Durand l’a développé pendant la deuxième moitié du XXe siècle. En 2000, elle a pris le nom d’Arc International, pour marquer le développement du groupe dans le monde entier. Des usines ont été rachetées ou construites dans plusieurs continents, afin de produire au plus près des clients et de diminuer les coûts de transport. En conséquence, les effectifs à Arques ont fondu, passant rapidement de 12 000 à 5 000.

Aujourd’hui, on en revient simplement à Arc. «
Chacun sait qu’on est international. L’Oréal ne s’appelle pas L’Oréal international
», commente Thimotée Durand, directeur Europe. En plus de celle d’Arques, qui pèse la moitié de la production du groupe, Arc possède des usines en Chine, aux Émirats Arabes Unis, en Russie et aux États-Unis.

Ces unités vont aussi bénéficier d’un gros programme d’investissement en 2016. Le groupe, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 849 millions d’euros en 2015, vise le milliard en 2017, et 1,4 milliard en 2020.

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