Un couple de faucons pèlerins s’installe sur l’église Saint-Vaast d’Armentières

Un couple de faucons pèlerins s'installe sur l'église Saint-Vaast d'Armentières

Les premiers à avoir vu les faucons pèlerins sont les riverains de la place. «
Les cris des oiseaux les ont alertés
», témoigne Quentin Spriet, écogarde à l’Espace naturel Lille Métropole. Avec d’autres passionnés du Groupe ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais (GON), il observe le mâle et la femelle qui ont jeté leur dévolu sur l’église Saint-Vaast.

Un événement pour les ornithologues qui se relaient au pied du bâtiment depuis plusieurs jours. «
On ne comptait jusqu’à présent que deux couples de faucons pèlerins dans la métropole, un à Lille installé depuis cinq ans en haut de la cité administrative et un autre sur une usine désaffectée de Wattrelos
», explique Quentin Spriet. Dans la région, seule une quinzaine de couples sont recensés par le GON. Il faut dire que le faucon pèlerin est d’autant plus rare en milieu urbain qu’on le trouve habituellement en montagne, là où il y a des falaises. «
Chez nous, pas de falaises mais nous avons des clochers
», sourit Quentin Spriet, «
et le faucon pèlerin n’a pas besoin d’arbres mais de lieux situés à plus de soixante mètres de hauteur
».

L’espoir des ornithologues est que la femelle ponde ses ufs ici, en haut de Saint-Vaast. Si c’est le cas, «
il ne se passera plus grand-chose pendant la couvaison mais quand les petits seront nés, il y aura du spectacle. Ils devront s’entraîner au vol, à la chasse
», promet un autre passionné, Michel Vanwarreghem.

Vigilance

Le faucon pèlerin est aussi l’un des oiseaux les plus rapides. «
Pour se nourrir, il vole à plus de 300 km/h et vient percuter sa proie, uniquement d’autres oiseaux
», ajoute-t-il. Les pigeons et autres volatiles doivent donc se méfier’

Mais la tentative d’installation de ces faucons pèlerins peut encore échouer. «
On a alerté la mairie pour éviter qu’on dérange les oiseaux. Les riverains doivent aussi être attentifs
», ajoute Quentin Spriet. À la Ville, on a déjà donné des consignes, notamment aux opérateurs chargés de l’entretien des antennes-relais situées en haut de l’église, pour différer toutes leurs interventions. «
Sauf en cas de péril bien sûr
», ajoute le directeur de cabinet du maire.

Le groupe d’étude veille

Le faucon pèlerin était en voie de disparition en France à la fin des années 60. Une surveillance des aires de nidification a dont été mise en place en 1972, avec le soutien des groupes d’ornithologues. Dans le Nord – Pas-de-Calais, un groupe d’étude du faucon a été créé au sein du GON. «
Depuis janvier, de 11 h à 12 h chaque samedi dans toute la métropole, du sud de Lille jusqu’à Steenwerck, on surveille des points précis. Des endroits où l’on pense que le faucon pèlerin peut s’installer
», explique Michel Vanwarreghem. L’observation se déroule jusqu’à la mi-avril, «
la dernière opération est prévue demain
», ajoute le passionné. Il risque donc d’y avoir du monde ce samedi au pied de l’église Saint-Vaast !

Ce jeudi matin, les faucons pèlerins armentiérois étaient toujours là. « «
Ils ont un peu volé autour du clocher vers 9 h. La veille, le mâle semblait s’être endormi, perché sur le coq de l’église
», sourit Quentin Spriet. Y a-t-il déjà des ufs dans le clocher «
On n’en sait rien mais au vu de leur comportement, on peut l’espérer
», estiment les ornithologues.

Un oiseau spectaculaire

Si le faucon pèlerin passionne autant, «
c’est qu’il est spectaculaire et démonstratif. Il vole jusqu’à 300 km/h en chute libre !
», lancent les spécialistes. Sa taille «
La femelle peut aller jusqu’à un mètre d’envergure, un peu moins pour le mâle
». Une femelle qui pèse aussi plus lourd (800 à 1000 g) que le mâle (550 à 650 g).

Le faucon pèlerin ne construit pas de nids mais utilise les cavités et plate-formes existantes. Il se nourrit exclusivement d’oiseaux de petite et moyenne tailles qu’il attaque en plein vol.

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