Stress pollution soleil , les ennemis des allergiques

Stress pollution soleil , les ennemis des allergiques

Les experts reconnaissent l’existence de prédispositions génétiques aux allergies, mais ils insistent sur l’importance de mieux cerner les circonstances de leur apparition afin de pouvoir développer de nouveaux traitements. «
Les modifications de notre environnement et de notre rythme de vie ont un impact important sur les maladies allergiques
», souligne le Dr Jean-François Fontaine, coprésident du 11e Congrès francophone de l’allergie qui se tient jusqu’à vendredi au Palais des Congrès. «
La rythmicité des allergies dépend de la pollution et de notre mode de vie
», renchérit le Pr Antoine Magnan, président de la Société française d’allergologie (SFA), l’autre coprésident de la conférence.

Ambroisie, coccinelles : Des nouvelles allergies

Au delà des allergies les plus fréquentes, comme celles aux pollens, aux acariens, aux piqûres de guêpe, aux poils de chat, à certains aliments, comme l’arachide, l’oeuf ou le lait de vache, bien d’autres sont apparues au fil des années, dont certaines tout à fait insoupçonnées. Le Dr Philippe Bonniaud cite le cas des coccinelles asiatiques importées massivement par les jardineries européennes ces dernières années «
parce qu’elles sont des insecticides naturels
». Favorisées par le réchauffement climatique, de nouvelles plantes allergisantes se développent également, comme l’ambroisie qui est en passe d’envahir toute l’Europe et provoque aussi des allergies chez certains. Sont également pointées du doigt les nouvelles modes alimentaires comme celles consistant à manger des insectes crus, mijotés ou grillés, un risque que les allergiques ne devraient pas prendre, selon les allergologues.

Certains moments de l’année plus propices

Avec le retour des beaux jours, réapparaissent chaque année
les allergies saisonnières aux pollens de bouleau
, de platane, de cyprès, de hêtre… qui, renforcées par la pollution atmosphérique, empoisonnent la vie de millions d’allergiques. L’été, le soleil joue également un rôle dans des dermatoses (ou «rougeurs d’été») qui «
résultent d’un contact avec la peau d’une plante et du soleil
» explique-t-il.

À la rentrée scolaire, les enfants allergiques se retrouvent confrontés à du stress, des infections virales, mais également à des allergènes différents (acariens, moisissures, poils de chat apportés à l’école), souligne le Dr Fontaine.

Se faire désensibiliser

Heureusement, notent-ils, des traitements efficaces existent : médicaments antihistaminiques et corticoïdes locaux en pulvérisation nasale auxquels viennent s’ajouter les dilatateurs bronchiques lorsque l’allergique souffre également d’asthme, ce qui arrive assez fréquemment. Des traitements de «désensibilisation» peuvent également être mis en oeuvre.

La «désensibilisation», qui peut durer trois ans au total, consiste à administrer au patient de manière progressive, des doses croissantes d’extraits allergéniques, pour réduire l’hyper réactivité du système immunitaire. Efficace contre les pollens, la désensibilisation peut également venir à bout de certaines allergies alimentaires comme l’allergie aux cacahuètes, comme l’a montré une étude publiée en 2014, selon le Dr Fontaine.

Autre piste : repérer les personnes présentant des prédispositions génétiques afin de faire de la prévention mais pour l’instant, «il n’y a pas encore de gène identifié de l’allergie», note le Pr Magnan.

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