Sexisme en politique , la parité entre élus est un objectif encore lointain

Sexisme en politique , la parité entre élus est un objectif encore lointain

Le Monde
| 11.05.2016 à 14h39
Mis à jour le
11.05.2016 à 15h17
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Par Pierre Breteau

Au-delà des accusations de harcèlement sexuel contre le député écologiste Denis Baupin, la place des femmes en politique reste, en France, loin de celle des hommes. Et leur nombre suffit à le montrer.

En 2015, pour la première fois, la parité était instaurée par la loi aux élections départementales : les Françaises et les Français votaient pour 2 054 binômes, un homme et une femme. Mais, à la fin, seules huit seront élues présidente de département.

Les conseils départementaux sont pour l’instant les seules assemblées à être quasi paritaires, mais comme les assemblées de Guyane et de Martinique n’étaient pas renouvelées en mars 2015, la parité « globale » n’est pas tout à fait respectée : 2 064 femmes pour 2 102 hommes.

Les départements sont talonnés par les régions, avec 48 % de femmes parmi les conseillers, à l’issue des élections de décembre 2015. Mais là aussi, cette parité ne se vérifie pas à la tête des régions : seules trois femmes président l’une des 17 nouvelles collectivités territoriales.

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Une parité hommes-femmes relative dans les nouveaux conseils régionaux

L’Assemblée nationale et le Sénat émargent tous les deux encore très loin de la parité, avec seulement 26 % d’élues. A l’Assemblée, le pourcentage de femmes augmente néanmoins et sans discontinuer : il était de 18 % pour la législature 2007-2012, 12 % pour la période 2002-2007.

Pas de différence gauche-droite

C’est une des surprises de notre plongée dans le répertoire national des élus (RNE) et de ses 400 000 noms d’élus locaux, régionaux, nationaux : de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par le centre, l’absence de parité est partagée par toutes les « nuances ». Du fait de la multiplicité des étiquettes, nous les avons regroupées par grands groupes.

En excluant les élus non inscrits, « divers » ou « sans étiquette » (qui émargent à 190 000 dans le RNE), selon la terminologie du ministère de l’intérieur, la proportion de femmes élues par nuance oscille entre 41 % à l’extrême gauche et à l’extrême droite et 44 % chez les régionalistes (sur 730 élus selon notre décompte). Selon l’euphémisme du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH), « l’égal accès entre les femmes et les hommes n’est pas une réalité pour tous les mandats électoraux et fonctions électives ».

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