Seul Barack Obama recevra en avance la saison 6 de  Game of Thrones 

Seul Barack Obama recevra en avance la saison 6 de  Game of Thrones 

L’attente est longue.

Une journaliste américaine a lu que personne, vraiment personne n’allait recevoir en avance les épisodes de la 6e saison de Game of Thrones.

Journalistes, critiques ou stagiaires à HBO devront attendre, comme tout le monde, le 24 avril pour regarder le premier épisode. La seule personne sur la planète, qui n’est pas directement impliquée dans la série, et qui pourra la regarder en avance est Barack Obama. Le président américain en a fait la demande. Le producteur Dan Weiss n’a pas pu refuser.

La journaliste Vanessa Golembewski s’est alors posé cette question :

« Si le président et par extension, notre gouvernement est en possession d’un fichier, celui-ci est donc sûrement disponible si j’en fais la demande, en tant que citoyenne américaine. »

Elle fait référence à la loi pour la liberté d’information, ou Freedom of Information Act, qui oblige, depuis 1967, la centaine d’agences fédérales américaines à transmettre leurs documents sur simples demandes d’un citoyen. Alors oui, la loi est prévue pour que chacun puisse tenter d’avoir accès à des documents importants que le gouvernement voudrait garder sous le coude. Et certaines exceptions, dont la « sécurité nationale », existent. Mais elle n’a sûrement pas été imaginée pour qu’on puisse exiger de regarder une série avant sa diffusion.

La demande, faite sur un site dédié, était très claire :

« Je voudrais que le président Obama partage sa copie de Game of Thrones avec le grand public. »

Barack Obama va quitter la Maison Blanche dans quelques mois. « Peut-être, s’est dit la journaliste, dans une de ses dernières décisions de président cool, il fera un résumé détaillé des premiers épisodes en vidéo ou un truc du genre. »

Malheureusement pour Vanessa Golembewski, et pour tous ceux qui espèrent jeter un coup d »il à la saison 6 avant dimanche, sa demande n’aboutira sûrement jamais. Car l’administration fédérale n’a aucune obligation d’y répondre dans un court délai, même quand c’est un journaliste qui en fait la demande.

Et surtout, parce que l’administration de Barack Obama est historiquement très, très réticente à répondre aux demandes faites dans le cadre de la loi pour la liberté d’information, allant ainsi à l’encontre de la transparence promise pendant ses campagnes présidentielles.

Une enquête de l’Associated Press a montré qu’en 2014, elle avait « battu les records pour ce qui est de censurer ou empêcher l’accès à des documents gouvernementaux ».

« Le gouvernement a pris plus de temps pour fournir les documents, quand il l’a fait, a répondu plus souvent qu’il ne pouvait pas trouver les documents et a refusé, un nombre record de fois, de fournir rapidement des documents qui pouvaient avoir un intérêt médiatique.

Il a aussi reconnu que dans 30 % des cas où il avait d’abord refusé de donner, ou censuré, un document, il était en tort vis-à-vis de la loi. Mais il ne l’a fait qu’une fois que la justice l’y a obligé. »

Donc comme on disait, très, très peu de chances que ça marche. Bien tenté quand même. Mais si on voit des copies piratées circuler en ligne avant dimanche, on saura d’où elles viennent.

Luc Vinogradoff

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