Saint-André accueille ce week-end des milliers d’adeptes du tatouage (VIDÉO)

Saint-André accueille ce week-end des milliers d'adeptes du tatouage (VIDÉO)

Si vous faites partie de la famille des tatoués, des tatoueurs, des percés et des perceurs, vous êtes nécessairement au courant. Depuis ce samedi matin et encore ce dimanche, il y a la convention Eurotatoo à Saint-André. Un rendez-vous incontournable où sont attendus des milliers de visiteurs et où sont rassemblées des dizaines de tatoueurs venus du Nord, de région parisienne, de Belgique ou d’ailleurs.

Tous les styles sont représentés : on peut s’y faire tatouer des motifs old school (hérités du rock’n’roll avec des pin-up par exemple ou des guitares), des new school (avec les superhéros de comics ou les dessins de mangas), des motifs abstraits, pointillistes ou du genre tribal (avec des dentelles, des fleurs’), des dessins d’inspiration gothique ou steampunk, des courbes et des déliés tahitiens’

Si vous ne connaissez rien à ce milieu mais que vous voulez les découvrir, c’est évidemment le moment. Vous vous rendrez compte, par exemple, que les tatouages sont, très souvent, de véritables uvres d’art. Que tous ne sont pas portés par des excentriques aux gros muscles ou par des femmes un peu exhibitionnistes. Qu’il y a aussi des gens comme vous et moi qui veulent exprimer un peu de leur personnalité ou de leur histoire, parfois très discrètement, sur une partie de leur corps. Que les dessins peuvent aussi bien être une tête de mort, le visage du Joker de Batman, un dragon sortant de chez Harry Potter ou bien une jolie fleur rouge, de délicates dentelles ou bien des lettres calligraphiées livrant un message intime’

Édouard, cinquième tatouage

Édouard Stepaniak a 27 ans. Son premier tatouage, il se l’est fait faire à l’âge de 23 ans. Ce samedi matin, sachant que son tatoueur de Dunkerque, Seven Echek, tenait un stand, il est venu pour son cinquième tatouage. Sur le mollet, cette fois. «
Déjà tout gamin, j’étais attiré par le tatouage. Mais mes parents ne voulaient pas’
», glisse-t-il, tandis que Seven Echek, crête sur la tête, barbe épaisse au menton et écarteur à l’oreille, pointe, hyper concentré, son dermographe sur le mollet.

Allongé sur le ventre, Édouard est là depuis une heure. «
Ça devrait prendre deux heures.
» Et ça fait mal «
Non, enfin, c’est supportable, et ça fait partie d’un ensemble. Souffrir un peu, on l’accepte
». Pourquoi «
Mon souhait, surtout au début, c’était d’affirmer ma personnalité, ma différence. Je suis aussi très décalé dans ma façon de m’habiller.
». Mais le tatouage, pour lui, ne doit pas être ostentatoire. «
J’ai toujours choisi des endroits stratégiques qui ne se voient pas beaucoup : au tibia, sur la cuisse, sur l’avant-bras, dans la nuque, sur le mollet. Si bien que je peux les recouvrir de vêtements mais aussi les montrer quand je veux et à qui je veux.
»

Son rapport à son tatoueur «
Il doit y avoir un courant qui passe. Après plusieurs essais, j’ai adopté Seven Echek, qui me comprend vraiment bien
», commente Édouard, conseiller clientèle domicilié à Lille. Le tatoueur doit avoir le tatoué dans la peau, et vice versa.

La confiance, et le courant qui passe, c’est cela aussi qui conduit Élodie Cantrel, 23 ans, depuis son domicile d’Arras vers Avesnes-le-Comte, à une vingtaine de kilomètres de là. «
J’aime tout dans le tatouage, lance la jeune femme. Les dessins, bien sûr pour moi, c’est toujours quelque chose qui a une signification forte , une phrase en anglais, que je me suis fait tatouer après le décès d’un proche, mes initiales, des dentelles et une rose sur ma cuisse et sous ma poitrine’ Mais ce que j’aime aussi, c’est la séance. Cette sensation quand le tatoueur appuie et dessine dans ma peau’ J’aime ça, même si ça fait un peu mal !
»

Et ce plaisir a un coût «
Souvent, entre 100 et 150
», relate Élodie. Mais le prix dépend de beaucoup de choses. De la réputation du tatoueur, du temps passé, de la grandeur du tatouage, du motif’ Bref, parfois, ça peut coûter la peau des fesses.

Coco, tatoueuse depuis deux ans, dessinatrice depuis toujours

Il y a seulement deux ans, Coco (Coraline Bouquillon) était totalement étrangère au monde du tatouage. Comment s’est-elle retrouvée à tenir un stand à EuroTatoo et à figurer parmi les professionnels qui pratiquent leur art en public «
Une suite de belles rencontres
», résume-t-elle. C’était il y a un peu plus de deux ans. Après avoir fait plusieurs métiers (assistante de direction, assistante maternelle, employée dans la restauration), la jeune femme de Courrières prend un congé parental. «
Il y a eu pour moi une période de remise en question puis le hasard a fait que ma belle-s’ur s’est fait tatouer. Je me suis intéressée au tatouage.
» Bon, c’est vrai que si Coraline n’avait jamais fait de tatouage, elle n’en avait pas moins depuis sa plus tendre enfance, une âme d’artiste. «
J’ai toujours dessiné, sans jamais apprendre je suis totalement autodidacte. Je faisais des portraits et des tableaux pour enfants. Des superhéros, par exemple.
» Bref : le tatouage est une révélation. Elle passe le certificat obligatoire, une formation à l’hygiène et commence à travailler dans les Weppes. Et elle crée son autoentreprise. Elle exerce à la fois chez elle (Chérie Coco Tatoo à Courrières) et à Wambrechies, à l’enseigne The Inkorrigible, rue d’Ypres.

Dans son catalogue et son book, elle a déjà pas mal de dessins. Un des plus jolis est sans doute la magnifique dentelle qui prend toute la surface du dos de Fanny’

Elle était là, d’ailleurs, Fanny, ce samedi matin, auprès de sa tatoueuse : «
C’est aussi une amie, explique la jolie blonde, tandis que Coco vient de commencer un motif sur Jenny, une autre copine. Mon dos, c’est mon premier tatouage. Je voulais quelque chose de précis, de délicat. Elle a compris. Avant de pénétrer ma peau, elle a réussi à pénétrer mon esprit’
» Un travail qui lui a pris sept séances de’ sept heures. Tout de même !

EuroTatoo Convention International: ce qu’il faut savoir

Quand
Encore aujourd’hui dimanche, de 10 h à 20 h.


Halles de la Filature, 70, rue Félix-Faure à Saint-André-lez-Lille.

Combien
pass journée : 15 / 12 en pré-vente. 12/10 pour les personnes bénéficiant de tarifs réduits, jeune de 14 à 18 ans, notamment. Gratuit pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.

Quoi
Une centaine d’exposants : tatoueurs, piercing, matériel de tatouage, customisation de véhicules, vêtements, accessoires, figurines, bijoux, etc. Buvette à l’intérieur. Petite restauration à l’extérieur. Nombreuses animations (pour les enfants, notamment, possibilité de tatoo éphémère). Les organisateurs précisent qu’acun jeune de moins de 18 ans n’est aurtorisé à se faire tatouer. Shows : Pyrohex, Nikita Klosewood, Insane 51… Shows réputés dans le milieu tatoo avec, suivant les cas, humour, pole dance, étrange, sexy…

Infos et pré-vente:

www.euro-tatoo.com

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