Roubaix , après l’invitation de l’imam de Brest la mosquée Arrahma revient sur la polémique

La mosquée Arrahma «
déplore
» la polémique qui a entouré la venue, le 28 mars, de l’imam controversé de Brest, Rachid Abou Houdeyfa. D’après le communiqué que l’association a publié ce mardi (en intégralité ci-dessous), on peut même dire qu’elle ne la comprend pas : cet imam et celui de Villeneuve-d’Ascq, Ahmed Miktar, ont été invités «
sur un thème bien précis, adapté au besoin d’apaisement que requiert le contexte social actuel
».

«
Lors de leur exposé, les intervenants ont insisté sur l’éducation et le respect comme leviers principaux pour promouvoir le vivre-ensemble
», précise dans ce texte Mohamed Wahbi, le président de l’association gestionnaire du lieu de culte, qui invite les curieux à visionner la vidéo de la conférence, qui a été mise en ligne sur le web. Dès mardi dernier, nous avions nous-mêmes relayé cette vidéo et précisé que la conférence n’avait donné lieu à aucun dérapage.

« Il s’est excusé »

Le communiqué ne dit rien en revanche sur la réputation de cet imam ni sur le message que peut représenter une telle invitation. Joint par téléphone, Mohamed Wahbi convient que Rachid Abou Houdeyfa a «
tenu des propos déplacés
» (notamment sur les femmes et la musique, NDLR), mais qu’«
il s’en est excusé
».

«
Nous avons invité cet imam parce qu’il est très écouté par les jeunes et qu’on avait envie qu’ils entendent son message de paix, explique-t-il. Si on avait invité quelqu’un de moins connu, la conférence aurait attiré beaucoup moins de monde.
» L’imam de Brest a en effet du succès : plus de 200 000 personnes suivent ses prédications sur Facebook. Si l’association dit ne pas avoir compté le nombre de personnes venues écouter les deux prédicateurs, elle se félicite du fait que «
la mosquée était pleine
».

« Nous n’avons aucune tendance affichée »

Une telle affluence est également très bonne pour les projets d’avenir de la mosquée Arrahma. Celle-ci organisait à la fin de la conférence une collecte de fonds destinée notamment à soutenir la construction de la nouvelle mosquée des Trois-Ponts.

Mohamed Wahbi se défend aussi d’avoir facilité un rapprochement entre la branche française des Frères musulmans, l’UOIF, représentée par Ahmed Miktar, et le courant salafiste incarné malgré lui par Rachid Abou Houdeyfa. «
Nous n’avons aucune tendance affichée, et nous veillerons à ce que cela reste ainsi
», assure-t-il.