Roland-Garros J15 , si Novak Djokovic ne gagne pas cette année’

Roland-Garros J15 , si Novak Djokovic ne gagne pas cette année'

‘ eh bien il y aura une autre année pour y parvenir, comme il l’a souligné lui-même, mais ça commencera à faire beaucoup. Finaliste pour la quatrième fois à Paris (15 heures), Novak Djokovic possède (encore) une chance en or, face à Andy Murray, de remporter le seul tournoi du Grand Chelem qui lui résiste.

Le n°1 mondial nous indique l’endroit stratégique où la finale de cet après-midi devrait se jouer. AFP PHOTO / ERIC FEFERBERG

On n’aimerait pas être sous le crâne de Novak Djokovic aujourd’hui : il risque d’y faire une chaleur d’enfer. Le n°1 mondial a-t-il pu s’empêcher, en ouvrant les yeux dimanche matin, de repenser à 2011 Et à 2012 Et à 2013 Et à 2014 Et à 2015 Va-t-il pouvoir mettre le passé de côté jusqu’à 15 heures cet après-midi, et plus encore après, une fois qu’il sera sur le court face à Andy Murray

Toutes ces années-là, le mois de juin a débuté par une immense déception à Paris pour le Serbe, alors qu’il était censé être celui de son sacre. Toutes ces années-là, alors qu’il arrivait porte d’Auteuil en marchant sur l’eau, la route vers la Coupe des Mousquetaires lui a été barrée par des joueurs qui, le temps d’un match, ont marché plus vite que lui, en demi-finale (Federer en 2011, Nadal en 2013) ou en finale (Nadal en 2012 et 2014, Wawrinka en 2015), lors de joutes aux scénarios ou aux circonstances exceptionnels.

Pour la quatrième fois de sa vie, Novak Djokovic va disputer une finale à Roland-Garros. Sa douzième participation au tournoi parisien sera-t-elle enfin la bonne Douze’ Roger Federer et Andre Agassi, qui avaient eux aussi pris leur temps ici, avaient décidé que onze, c’était suffisant. S’il gagne aujourd’hui, Djokovic rejoindra ces deux géants, ainsi que Fred Perry, Donald Budge, Roy Emerson, Rod Laver et Rafael Nadal, au sein de la ligue de tennismen extraordinaires ayant remporté les quatre tournois du Grand Chelem ‘ et il détiendra simultanément les quatre trophées majeurs de son sport, remportés à cheval sur deux années.

S’il perd aujourd’hui, il restera aux côtés de Pete Sampras, John McEnroe, Jimmy Connors, Stefan Edberg ou Boris Becker, au sein de la ligue des tennismen extraordinaires ayant tout gagné il en est à onze Grand Chelem sauf Roland-Garros. Et ce ne sera pas un drame, assurait-il en début de tournoi : « J’ai le sentiment d’avoir encore plein d’années devant moi, cela me laisse une marge, il y aura d’autres occasions de remporter le titre à Roland-Garros. Bien sûr, je vais tâcher de mettre la main dessus cette année, mais si ce n’est pas cette année, eh bien’ il y aura une autre année. Parce que je n’ai pas du tout l’intention de ralentir maintenant. »

Andy Murray pense que c’est plutôt là que ça va se jouer. AFP PHOTO / PHILIPPE LOPEZ

Cette année, « Djoko » est allé très vite ‘ 12 h 54 min sur les courts tout au long d’un parcours rendu chaotique par la pluie et les reports de matchs, mais qu’il a accompli sans trembler, et sans rencontrer Rafael Nadal forfait avant le troisième tour alors que les deux hommes avaient rendez-vous en demi-finale , ce qui lui aura épargné cette malédiction : à Paris, quand « Rafa » ne gagne pas, celui qui l’élimine perd en finale (Söderling en 2009, Djokovic en 2015). Le Serbe arrive lancé à toute berzingue, et il fonce sur un mur. Suffisamment vite pour fracasser le mur Ou le mur est-il solide au point qu’il s’y fracasse lui-même

Le mur s’appelle Andy Murray. Le Britannique, pour la première fois de sa vie en finale à Roland-Garros, a vécu un drôle de tournoi, frôlant la catastrophe lors des deux premiers tours, se montrant intraitable ensuite, augmentant la cadence de match en match, et faisant preuve d’une capacité littéralement effrayante à remettre toutes les balles en défense. Comme si Rafael Nadal était devenu droitier et écossais. Le n°2 mondial est aujourd’hui une référence sur terre battue, il a vaincu Nadal à Madrid avant de s’incliner de peu en finale face à Djokovic (6-2, 3-6, 6-3), et de prendre une revanche éclatante sur le Serbe en finale à Rome, une semaine plus tard (6-3, 6-3).

(Et à part ça, il est toujours le maître du second degré sur le circuit :

« Ennuyeux, pas drôle, et maussade. » Génial.)

« J’ai jamais joué un Andy aussi fort qu’aujourd’hui », expliquait avant-hier Stan Wawrinka, qui venait de subir sa loi en demi-finale. Constat qui n’a pas empêché le tenant du titre déchu de miser sur Djokovic aujourd’hui : « Je vois toujours Novak, même si les derniers matches ont été serrés. J’ai l’impression que quand Novak est au top un peu partout, il est plus fort que tout le monde. Il devrait gagner ce match. [Andy] commence à trouver des solutions, mais je crois quand même que Novak est exactement là où il voulait en être. »

Il y a vingt-deux ans, Djokovic donnait sa définition de « là où il voulait en être » plus tard, dans la toute première interview de sa carrière :

(Vous aurez noté : « Être numéro 1. » Et non « gagner Roland-Garros »)

Le trente-quatrième duel entre les deux hommes (23-10 pour Djoko), le septième en finale d’un Grand Chelem (4-2), promet une épique bataille de fond de court entre deux styles de jeu qui se ressemblent et deux caractères qui peuvent assez vite se mettre à bouillir quand ça ne va pas. Djokovic : « Je ne pense pas avoir d’avantage particulier. Sur le plan mental, au moment d’entrer sur le court, peut-être, un petit pourcentage. Mais il est en grande forme. » Murray : « Aucun de nous deux ne sait combien d’occasions il aura encore de gagner ici. C’est un tournoi très dur à remporter, il y a beaucoup d’enjeu pour nous deux sur ce match. »

On a franchement du mal à dégager un favori. Autre motif d’incertitude : comment Novak Djokovic célèbrera-t-il son éventuelle victoire Il a pris l’habitude, depuis le début de la quinzaine, d’effectuer une sorte de révérence dans laquelle il semble offrir tout ce qu’il a dans le ventre aux quatre coins du stade. En cours de route, il a eu l’idée d’inviter un petit ramasseur de balles à l’accompagner dans son geste. Après sa demi-finale parfaite sur le Suzanne-Lenglen, ils étaient carrément six. S’il remporte la finale, rameutera-t-il tous les ramasseurs de balles du tournoi à ses côtés Ce serait beau. Au moins aussi beau que la nouvelle ovation géante qui l’attendra en cas de nouvelle défaite.

Henri Seckel

Forever young via @cordsauer #Djokovic #Murray #AusOpen pic.twitter.com/SxRk3iZwa1

‘ We Are Tennis France (@WeAreTennisFR) February 1, 2015

LE PROGRAMME COMPLET DE LA FINALE (15 heures)

Novak Djokovic (SRB, n°1) Andy Murray (GBR, n°2)

LE PARCOURS DES DEUX JOUEURS JUSQU’ICI

Novak Djokovic1er tour : Lu Yen-Hsun (TPE) 6-4, 6-1, 6-12e tour : Steve Darcis (BEL) 7-5, 6-3, 6-43e tour : Aljaz Bedene (GBR) 6-2, 6-3, 6-3Huitième : Roberto Bautista Agut (ESP, n°14) 3-6, 6-4, 6-1, 7-5Quart : Tomas Berdych (RTC, n°7) 6-3, 7-5, 6-3Demie : Dominic Thiem (AUT, n°13) 6-2, 6-1, 6-4Sets gagnés/perdus : 18/1. Temps passé sur le court : 12 h 54 min.

Andy Murray1er tour : Radek Stepanek (RTC) 3-6, 3-6, 6-0, 6-3, 7-52e tour : Mathias Bourgue (FRA) 6-2, 2-6, 4-6, 6-2, 6-33e tour : Ivo Karlovic (CRO, n°27) 6-1, 6-4, 7-6Huitième : John Isner (USA, n°15) 7-6, 6-4, 6-3Quart : Richard Gasquet (FRA, n°9) 5-7, 7-6, 6-0, 6-2Demie : Stan Wawrinka (SUI, n°3) 6-4, 6-2, 4-6, 6-2Sets gagnés/perdus : 18/6. Temps passé sur le court: 17 h 50 min.

Is it a bird’ Is it a plane’ pic.twitter.com/RBHdGMdIH8

‘ FourtyLove.com (@FourtyLoveAce) June 4, 2016

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