Rentrée scolaire, chacun doit voir la sécurité à sa porte

Des élèves et enseignants au maximum formés aux premiers secours, les abords des écoles, collèges et lycées sécurisés et trois exercices « scénario attentat » obligatoires par établissement (dont un avant la Toussaint), contre un précédemment. Voilà pour le cadre national.

Les autorités se sont réunies à l’échelle départementale pour décliner ce plan. La préfète du Pas-de-Calais a même convoqué hier une conférence de presse autour des responsables des services de sécurité et de secours ainsi que ceux de l’enseignement public et privé.

Jeudi et, au-delà, toute l’année, on devrait voir policiers et gendarmes aux abords des établissements. Priorité aux «
plus sensibles
», soit «
les plus grands
» et ceux où «
tous les travaux pour sécuriser les accès n’ont pas été réalisés
», indique le directeur départemental de la sécurité publique du 62.

Cas par cas

À Valenciennes, depuis les attentats de Bruxelles, la police municipale est mobilisée aux abords des établissements scolaires et elle doit l’être un peu plus cette rentrée. Depuis, aussi, le stationnement devant les écoles est interdit. Ne pas se garer devant l’accès principal des établissements est d’ailleurs la règle, rappelle le directeur de cabinet de la préfète. Même si le cas par cas existe.

Un cas par cas qui, plus globalement, peut aussi faire grogner : il revient aux directeurs d’école et chefs d’établissements de mettre à jour le plan particulier de mise en sûreté (PPMS), le fameux plan de réaction en cas d’attaque. Et c’est à eux d’imaginer les exercices de simulation d’attaque. Bien sûr, ils peuvent faire appel aux gendarmes et aux policiers pour être épaulés, mais leur responsabilité et, par-delà, celle des enseignants, est assez lourde.

En fonction de ces PPMS, des travaux ou autres aménagements de sûreté peuvent être décidés. L’État a abondé au niveau national un fonds de 50millions.

À Arras on prévoit ainsi de déployer visiophones ou interphones là où ça n’est pas encore installé. Tandis qu’au collège Anatole-France, à N’ux-les-Mines, 8000 euros ont été dépensés pour l’installation d’un système d’alarme qui retentit en cas d’attaque terroriste, nucléaire et bactériologique. Et plusieurs classes seront dédiées au rassemblement des élèves, dotées de vivres, d’eau et de moyens de communication.

Dunkerque fait appel aux volontaires

L’idéal est-il une utopie Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, se laissera un peu de temps avant de se prononcer. Vendredi, à quelques jours de la rentrée, il avait annoncé sa volonté de solliciter des volontaires pour participer activement à la sécurisation des établissements scolaires.

Le principe : à chaque période d’entrée ou de sortie, et durant une vingtaine de minutes, deux volontaires devront assurer une vigilance accrue, repérer et signaler les comportements suspects.

Pour permettre le bon fonctionnement de ce dispositif, qui n’est pas destiné à être pérenne (il sera levé quand les travaux de sécurisation des écoles notamment l’occultation totale des cours de récréation seront achevés), il avait estimé les besoins à 360personnes. «
Je n’ai pas de doute sur la mobilisation car je connais la solidarité des Dunkerquois.
»

Hier, trois jours après son appel (le délai était-il trop court ), une cinquantaine de coups de fil avaient été recensés à la mairie et ils étaient à peine plus d’une vingtaine présents à la réunion d’information. «
Je compte sur vous pour faire connaître le dispositif et rallier à nous d’autres volontaires, leur a lancé Patrice Vergriete. La démocratie participative implique des décisions communes mais également une participation commune.
»

Jeudi, devant certaines écoles, parents et élèves croiseront donc ces volontaires munis d’un brassard distinctif et qui demeureront à l’extérieur des écoles. Leur mission, observer et informer. En cas de doute il leur est demandé de ne pas intervenir mais de prévenir les agents de la police municipale. Combien seront-ils Dans l’idéal, 360.BRUNO VERHEYDE