Raffineries terminal pétrolier dépôts de carburant , le point sur les blocages

Raffineries terminal pétrolier dépôts de carburant , le point sur les blocages

Six raffineries sur les huit que compte le pays étaient touchées lundi soir, contre quatre la veille, le mouvement s’étendant du Grand Ouest au Sud-Est, tandis que plusieurs dépôts de carburant restaient bloqués, notamment à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et à Valenciennes (Nord). Le personnel du terminal pétrolier du port du Havre, qui assure 40 % des importations françaises, a voté à son tour la grève lundi soir.

« J’appelle les Français à ne céder à aucune panique », a déclaré le premier ministre, dénonçant le « chantage » d’une partie de la CGT qui, avec FO, a renouvelé lundi son appel à bloquer des raffineries et des dépôts de carburant pour demander le retrait du projet de loi de la ministre du travail. Il a enfin assuré que les sites seraient « débloqués ».

Quelles sont les raffineries à l’arrêt ‘

Sur les cinq raffineries exploitées par Total, trois Gonfreville-l’Orcher, en Seine-Maritime, Donges, dans la Loire-Atlantique, et Feyzin, dans le Rhône subissent toujours la « mise à l’arrêt de certaines unités » en raison d’un mouvement de grève de certains salariés. A Grandpuits (Seine-et-Marne) et à La Mède (Bouches-du-Rhône), « des blocages d’expéditions de produits pétroliers » ont conduit à passer la production des sites « en débit réduit », a expliqué le groupe ce matin dans un point sur la situation.

Selon Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT, la raffinerie Petroineos à Lavera, près de Martigues (Bouches-du-Rhône), est également affectée. Un porte-parole du site n’a pas souhaité confirmer l’information.

Les deux raffineries Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) continuent, elles, à fonctionner normalement, selon une porte-parole, même si à Fos, « les expéditions en camion sont perturbées par des manifestations en dehors du site ».

D’autres activités pétrolières touchées

Le personnel de la Compagnie industrielle et maritime (CIM), terminal pétrolier du port du Havre, qui assure 40 % des importations françaises, a voté lundi soir massivement en faveur de la grève de mardi 19 heures jusqu’à vendredi. La CIM est l’unique point de passage du pétrole brut au Havre, elle alimente par oléoducs les deux grosses raffineries de Total à Gonfreville-L’Orcher et d’ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon et fournit aussi en carburants les aéroports de Paris.

Plusieurs des 189 dépôts de carburant, dont une cinquantaine ont une capacité de plus de 10 000 m3, qui étaient bloqués par des salariés du secteur depuis plusieurs jours, ont été débloqués par les forces de l’ordre, a confirmé Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe Total, sans toutefois pouvoir fournir un nombre précis de dépôts bloqués en France.

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Certaines actions de blocage de raffineries et de dépôts de carburant ne sont pas « légitimes » et le gouvernement utilisera « tous les instruments » à sa disposition pour les faire cesser, a déclaré lundi le ministre des finances, Michel Sapin, sur i-Télé, fustigeant notamment l’attitude de la CGT. Interrogé sur un éventuel usage de la force, Michel Sapin a répondu : « On verra, tous les outils de la démocratie sont là, et le premier des outils de la démocratie, c’est le dialogue. »

Dimanche, le premier ministre, Manuel Valls, et le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, avaient prévenu que l’Etat utiliserait au besoin la force publique pour « libérer » les dépôts de carburant bloqués par des actions extérieures. Des CRS sont déjà intervenus dimanche matin pour déloger les manifestants de deux dépôts de carburant de Dunkerque (Nord).

Alors que le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a déploré, lundi matin sur RTL, que le gouvernement choisisse « de bomber le torse, [de] gonfler les muscles » au lieu d’être à « l’écoute de ceux qui ne sont pas contents », Michel Sapin a parlé d’« une CGT, pour des raisons souvent internes, qui s’est extraordinairement durcie et qui n’est que dans la protestation et qui n’est plus du tout dans le dialogue ».

Quel est l’état des stocks commerciaux ‘

Interrogé sur un risque de pénurie, M. Lépine a qualifié de « virtuels » les « quatre-vingt-dix jours de stocks stratégiques » avancés par le secrétaire d’Etat aux transports sur France 2. « Ces stocks sont très fluctuants, ils sont situés dans les raffineries pour la plupart et donc à partir du moment où elles ne sont pas accessibles, ça devient difficile. »

Laurent Michel, directeur général de l’énergie et du climat, a évoqué une « trentaine de jours » de stocks commerciaux pour les entreprises. Alain Vidalies a dit, dimanche, qu’il n’y avait « pas de risque de pénurie » de carburant « pour la semaine prochaine » dans les stations françaises, appelant les automobilistes à ne pas céder à la « panique ».

Sur les 12 000 stations-service que compte le pays, « il y en a à peine 1 500 qui sont impactées en totalité ou en partie, ça fait moins de 20 %, certes, concentrées dans certaines régions », a expliqué M. Vidalies sur RTL, alors que les syndicats CGT et FO ont appelé les chauffeurs routiers à bloquer raffineries et dépôts de carburants.

Durant le week-end des 22 et 23 mai, les automobilistes se sont rués sur les pompes à essence, notamment dans le Nord et l’Ouest. Plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution de carburant.

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