Quand on fait le Doudou on ne crin plus rien à Mons (B) (VIDÉO)

Quand on fait le Doudou on ne crin plus rien à Mons (B) (VIDÉO)

Allez, on ne va pas se mentir. Ce Doudou-là, je l’ai observé de la tribune presse, installée pile en face de l’hôtel de ville. Une vue imprenable sur l’arène combat. Petit bras ! diront les mauvaises langues. Mais un point de vue stratégique pour ne rien manquer du spectacle, première oblige. Si à peine le pied posé à Mons, la décontraction est de rigueur, les choses vont vite se corser à l’approche de la Grand-Place. «
Le bon Dieu est Montois, sourit une jeune femme. Ça veut dire que la pluie devrait cesser pendant le combat.
» Les pieds déjà trempés, on croise les doigts.

Première déconvenue. À l’approche de la cordée centrale, presque aucune trace de femmes. Des hommes, par centaines s’amassent. Bizarre Chacun y va de son anecdote : «
Moi une fois j’ai vu un gars passer par-dessus la corde, il a été éjecté direct dans la foule !
», raconte un vantard. Gloups. Pas très rassurant. Progressivement, les groupes se forment. Amis, collègues, famille. Bière(s) à la main, certains abordent le même costume. Le temps est venu de prendre de la hauteur.

Oublié les charmants gamins défilant dans leurs jolis costumes rencontrés dans les ruelles de la cité, pour narrer l’histoire de la belle médiévale. Place aux biceps, aux vrais, aux muscles et aux cris de guerre. «
Qui ne saute pas, n’est pas Montois !
» «
Aouuuuuu.
» Tiens, marrant, on se croirait au stade ou à la feria avec ces colliers rouge et blanc.

À ma droite, vêtus de bleu : les « Chinois ». À ma gauche, le tee-shirt jaune sur les épaules, les « Crins rien ». Et ceux-là ne rêvent que d’une chose : pouvoir arracher le crin d’un dragon joyeusement célébré. Alors, une fois le sable installé sur la place, une heure avant le grand combat, c’est le torse bombé que les bonshommes s’affrontent. Tout s’explique ! Objectif perçu : s’échauffer avant la grand-messe dominicale et parader fièrement ses énormes biscotos travaillés l’année durant. Les chauffeurs de sables improvisés lancent les hostilités, à grand renfort de cris de guerre. Les tee-shirts s’arrachent au gré des adversaires, le sable tamisé vole dans les airs, et sur le dos des combattants. «
Aou aou !!
» L’ambiance monte joyeusement.

Soudain, un claquement. Le combat commence. Dans l’arène, Saint-Georges fait la fierté des Montois qui s’escaladent pour tenter d’arracher un morceau du précieux Graal. Certains s’élancent la tête la première. Aïe. Le folklore est magistral, autant que l’énergie mise par tous les participants. Un peu moins d’une heure plus tard, la pétarade met un terme au calvaire de la bête qui, terrassée, détale.

Cris de joies et applaudissements dans la foule qui se précipite à nouveau dans l’arène. «
Asteur, faisons ducasse !
», dit la chanson. Que la fête commence, ou recommence. L’heure est venue de jouer des coudes sur la Grand-Place. Finalement, le Doudou, une fois qu’on y a mis les pieds, c’est bien difficile d’en sortir. Et cette pluie dans tout ça Il semblerait qu’on l’ait presque oubliée durant le combat. Bon Dieu ou pas, il y avait bien quelque chose de divin à Mons.

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