Procès du général Piquemal pour manifestation interdite à Calais , une amende requise

Procès du général Piquemal pour manifestation interdite à Calais , une amende requise

Parmi cette quinzaine de soutiens, réunis dès 12 h30 et brandissant des drapeaux français, l’un appelait, au mégaphone, «
à la liberté d’expression
» et «
à la défense d’une certaine idée de la France qui disparaît de plus en plus
». La Marseillaise a été entonnée. Une quinzaine de policiers étaient postés devant le tribunal où beaucoup de journalistes étaient massés.

Le général est arrivé vers 13 h 10, entouré de soutiens. D’apparence très calme, il était vêtu d’un costume sombre. Les photographes de presse l’ont mitraillé tandis qu’il montait les marches du tribunal, se faisant parfois bousculer par le « service d’ordre » du général Piquemal. Assis au rang des prévenus, dans la salle d’audience, il est entouré par ses avocats. L’audience a commencé à 13 h 30.

Quelques minutes après avoir commencé, l’audience a été suspendue après que le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi, a demandé le visionnage des sommations lancées par les forces de l’ordre lors de la manifestation. Après s’être retiré pour délibérer sur ce point (les avocats de Christian Piquemal n’y étant pas favorables), le tribunal a décidé qu’il y aura visionnage, mais à la fin des débats.

Invité à s’exprimer sur les faits, le général Piquemal a reconnu avoir participé au rassemblement du 6 février. «
Je reconnais avoir certes participé, mais je n’étais pas l’organisateur, a-t-il affirmé. On était huit à partir, avec moi au milieu. Lorsque j’ai été appréhendé, on avait fait une cinquantaine de mètres, on tournait le dos à la manifestation.
» Des déclarations qui s’opposent à la version des policiers
: selon eux, le général et d’autres traversaient le boulevard non pas pour quitter la manifestation, mais pour se poster sur le trottoir d’en face.

La première vidéo à être visionnée est tirée de l’émission « Le Petit Journal », sur Canal +. On y voit notamment le général Piquemal demander leur mégaphone aux policiers pour appeler lui-même à la dispersion. Mais une fois le mégaphone en main, le général se dit «
scandalisé par le comportement des forces de l’ordre
» qui n’ont pas entonné La Marseillaise avec eux. Pour les avocats du général, ce reportage «
est un montage
» car il ne montre pas Christian Piquemal inviter ensuite à la dispersion. Des propos suivis par une salve d’applaudissements parmi les soutiens du général présents dans la salle. La seconde vidéo, longue d’une quinzaine de minutes, est extrait du site Internet taranisnews.com. Elle présente les manifestants du 6 février refusant de partir, les ordres de dispersion et l’interpellation du général Piquemal.

Le procureur de la République a ensuite requis à son encontre une peine de cinquante jours-amendes à dix euros : Jean-Pierre Valensi dit avoir tenu compte « du fait qu’il ne voulait pas de violences ni de débordements, et de son glorieux passé ».

Le rappel des faits

Le général Christian Piquemal comparaît en compagnie de deux autres personnes, pour avoir pris part activement à une manifestation, le 6 février à Calais. Organisé par le mouvement islamophobe PEGIDA, ce rassemblement, qui visait la situation migratoire de Calais, avait été interdit par la préfecture du Pas-de-Calais.
Le général Piquemal avait été interpellé en même temps que quatre autres personnes
. Ils avaient été jugés le surlendemain, en comparution immédiate (deux condamnées à de la prison ferme, une autre à de la prison avec sursis, la quatrième avait été relaxée).
L’audience du général Piquemal avait été reportée
en raison de l’état de santé du prévenu. De nombreux militants d’ultra-droite avaient fait le déplacement jusqu’à Boulogne-sur-Mer pour lui manifester leur soutien.

Le général aurait depuis exprimé des regrets sur sa participation au rassemblement du mouvement PEGIDA. De nombreux officiers supérieurs et hauts gradés de la Légion étrangère, un temps dirigée par Piquemal, s’étaient d’ailleurs désolidarisés de lui.

À l’approche de son procès, Christian Piquemal s’était dit «
ému et touché
» par les marques de sympathies reçues depuis son interpellation. «
Je me présenterai à cette audience en ma qualité de simple citoyen, avait-il expliqué par voie de communiqué. Le combat des idées ne peut être conduit que dans la sérénité
.
»

Quelque 300 personnes avaient annoncé leur participation, sur le réseau social Facebook, à un événement intitulé « mobilisation le 12 mai en soutien au général Piquemal » devant le palais de justice de Boulogne-sur-Mer, créé par David van Hemelryck, le meneur du collectif Hollande démission.

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