Procès des agresseurs de la bijoutière de Cambrai , pourquoi tant de violence contre Monique Bouquignaud

Procès des agresseurs de la bijoutière de Cambrai , pourquoi tant de violence contre Monique Bouquignaud

Le policier cambrésien qui a effectué les premières constatations après l’attaque à main armée, le 20 juin 2013, est bien obligé de l’admettre : la bijouterie Bouquignaud est plus facile à braquer que les autres, dans cette ville : «
Elle est un peu à l’écart du centre, on peut se garer devant et prendre la fuite en sortant de la ville rapidement.
»

Surtout, dit la présidente : «
C’est une femme seule qui la tient’
»

Debout, dans son coin du box, Milco Petrovici le reconnaît : «
C’est pour cela qu’on a choisi cette bijouterie.
» On sait que c’est son frère, Claudiu, qui l’avait repérée, en passant devant «
par hasard
», quelques semaines plus tôt, en compagnie de son copain (à l’époque) George Calin.

Mais elle a crié’

«
On n’est pas des braqueurs qualifiés, dit Petrovici. C’est la première fois.
» En tout cas, dans les semaines qui précèdent, les quatre hommes passent plusieurs fois devant la bijouterie, en repérage. Ils tentent un premier braquage le 7 juin, de bon matin. Ils sont tellement discrets qu’une patrouille de police vient leur demander ce qu’ils font là. Ils renoncent.

Deux semaines plus tard, donc, les revoilà. Dans la même Alfa Roméo grise qu’ils ont achetée ensemble et qui tombera en panne, dans leur fuite, pleine de leurs ADN et d’un tas d’indices. «
George devait maîtriser Madame Bouquignaud, seulement lui tenir les bras et lui mettre la main sur la bouche pour l’empêcher de crier, c’est tout. Moi, je devais prendre les bijoux.
» Un troisième type entrait ensuite, pour voler d’autres bijoux, et éventuellement trouver le coffre.

«
Seulement, Madame Bouquignaud a crié
», intervient Thibault de Montbrial, l’avocat de la bijoutière. Car Madame Bouquignaud, c’est un caractère. Une personnalité. Et une souffrance, aussi : à cette époque, il y a à peine trois mois qu’elle a assisté ici même, dans cette même salle d’audience, au procès des meurtriers de son mari.

Elle crie, oui : «
Ne me tuez pas ! Je ne veux pas mourir !
» Et George Calin la bouscule, la pousse, lui tord le bras elle aura une fracture , tente de l’étrangler à l’aide d’un lien, même, et elle tombe et se cogne contre la vitrine aux bijoux. Elle est sérieusement blessée. Le policier est comme beaucoup d’autres, à la barre : «
Pourquoi tant de violence Ce n’était pas la peine’
»

«
C’est pas bien ce qu’on a fait
», dit Petrovici. Efflanqué, longiligne, il adoucit tant qu’il le peut son regard de braise et clôt son intervention d’une tirade étonnante : «
Oui, on était déçu du butin. On croyait trouver de l’or et il y avait beaucoup de bijoux plaqués or. Je me disais qu’on avait fait tout ça pour du fer. Si j’avais pu ramener le sac tout de suite à la dame, je l’aurais fait’
»

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