Primaire de la droite , ce qu’il faut retenir des positions des candidats lors du premier débat

Primaire de la droite , ce qu'il faut retenir des positions des candidats lors du premier débat

Les sept candidats au scrutin des 20 et 27 novembre ont exposé jeudi soir leurs programmes respectifs.

Le Monde
| 14.10.2016 à 00h36
Mis à jour le
14.10.2016 à 01h30
|

Par Le Monde.fr

Les sept candidats à la primaire de la droite ont exposé leurs positions, jeudi 13 octobre, à l’occasion du premier débat organisé dans le cadre de ce scrutin programmé les 20 et 27 novembre en vue de la présidentielle.

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Retour sur les positions exprimées par Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Nicolas Sarkozy réunis à Saint-Denis sur le plateau de TF1 et RTL.

Ce qu’ils ont dit sur l’économie

Sur le chômage

François Fillon préconise « un véritable choc » : « Je mise tout sur la baisse des charges de 40 milliards d’euros, sur tous les niveaux de salaires » ;Bruno Le Maire propose de privatiser Pôle emploi : « Contre le chômage on a toujours essayé la même chose. Est-ce que pôle emploi ça marche ‘ Evidemment que non. » ;Jean-François Copé, tout comme Alain Juppé, veut rendre dégressives les allocations-chômage et « aller beaucoup plus loin » dans la réforme du code du travail ;Alain Juppé précise qu’il est favorable à une dégressivité de 20 % pour une année puis de 20 % une nouvelle fois, au bout de 18 mois ;Nathalie Kosciusko-Morizet insiste sur les emplois indépendants qui sont « l’avenir » : elle veut « éteindre » les emplois aidés, en créant un statut de travail pour le travailleur indépendant.

Sur les 35 heures

Jean-Frédéric Poisson dit qu’il faut « se méfier de la complexité » d’une opération de passage de 35 à 39 heures ;Nicolas Sarkozy affirme qu’il ne sera pas « la Martine Aubry de droite » : il y a eu « l’obsédée des 35 heures, je ne serais pas l’obsédé des 35 heures » ;François Fillon veut « supprimer la durée légale du travail, qui ne sert qu’à déclencher des heures supplémentaires » ;Pour Bruno Le Maire, « les 35 heures ont fait perdre le sens du travail dans notre pays. » Il préconise que chaque entreprise négocie avec ses salariés le temps de travail le plus adapté ;Nathalie Kosciusko-Morizet estime également que le pays est « trop centralisé » et qu’il faut « négocier le temps de travail dans les entreprises ».

Sur les syndicats

Nicolas Sarkozy propose de supprimer, le « scandaleux » tour de représentation au premier tour « qui fait que la CGT, la CFDT et FO n’ont pas de concurrents » ;Jean-François Copé veut « empêcher les syndicats et en particulier la CGT, de bloquer la vie du pays ».

Sur les impôts

Nicolas Sarkozy propose de supprimer l’ISF et ne souhaite pas « qu’on baisse les impôts que pour la compétitivité des entreprises, il faut aussi agir pour les classes moyennes qui ont été matraquées » ;François Fillon préconise une baisse « très significative » des charges des entreprises : « La priorité doit être donnée à la compétitivité pour faire redémarrer l’économie » ;Alain Juppé propose 28 milliards d’euros net de baisse d’impôt ;Nathalie Kosciusko-Morizet ne souhaite pas supprimer l’ISF mais entend le « transformer en obligations d’investissements dans l’économie nationale ». Pour elle, l’impôt sur le revenu est « un système injuste et complexe », elle propose « un taux unique pour tout le monde avec un revenu de base pour tout le monde » ;Jean-François Copé veut augmenter la TVA de 3 % et baisser de 35 milliards d’euros les cotisations patronales et salariales. Il s’oppose par ailleurs à « pointer du doigt les Français les plus fortunés » ;Jean-Frédéric Poisson estime que l’impôt « est une question d’appartenance à la communauté française ».

Sur l’âge de départ à la retraite

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé proposent de l’augmenter progressivement ;Nathalie Kosciusko-Morizet veut passer à un système de retraites à points ;Bruno Le Maire préconise de « supprimer tous les régimes spéciaux ».

Sur les emplois publics

Bruno Le Maire propose la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, à raison de 100 000 par an « pour faire baisser la dépense publique » ;Nicolas Sarkozy entend, lui, supprimer 300 000 emplois publics en un quinquennat : 150 000 dans la fonction publique et 150 000 dans les collectivités territoriales ;Quant à Jean-François Copé a insisté sur le fait d’« embaucher massivement dans la police et la gendarmerie, car de ce côté nous sommes vulnérables » ;Jean-Frédéric Poisson souscrit également à l’idée selon laquelle « il va falloir renforcer la force régalienne de l’Etat, réarmer l’armée, recruter des forces ». Toutes les dépenses ne pourront pas être financées simplement par de baisses de postes, ajoute-t-il ;François Fillon, enfin, estime que « la baisse de la dette publique ne peut être pratiquée s’il n n’y a pas une augmentation du temps de travail de la fonction publique ».

Ce qu’ils ont dit sur le régalien

Sur les fichés « S »

Bruno Le Maire souhaite expulser les fichés « S » s’ils sont étrangers ;Alain Juppé préconise, en s’appuyant sur « les professionnels du renseignement », de laisser certains fichés « S » en liberté afin de les surveiller et démanteler les filières ;François Fillon veut retirer la nationalité à tous les Français qui combattent en Syrie et en Irak ;Nathalie Kosciusko-Morizet, en prenant l’exemple d’une mairie, veut laisser la possibilité aux recruteurs de demander si une personne sur le point d’être embauchée est fichée « S » ;Jean-Frédéric Poisson est opposé à l’incarcération des fichés « S », « quel que soit le motif » ainsi qu’aux prolongations de l’état d’urgence ;Nicolas Sarkozy réclame l’internement des fichés « S » les plus dangereux.

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Sur l’identité et l’immigration

Nathalie Kosciusko-Morizet redit que le droit d’asile fait partie de notre identité, mais la contrepartie c’est que les migrants doivent être renvoyés chez eux s’ils sont déboutés ;Jean-Frédéric Poisson veut suspendre le regroupement familial « à chaque fois que possible » en compensant avec une politique de codéveloppement plus énergique avec les pays d’Afrique ;Alain Juppé est « pour une vision de la société française qui reflète notre diversité » ;Bruno Le Maire préfère parler de « culture » plutôt que d’« identité » : la culture française n’est pas négociable ;François Fillon veut qu’un quota maximal d’accueil soit voté, chiffre au-delà duquel « on n’accueille plus personne » ;Nicolas Sarkozy veut suspendre le regroupement familial.

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