Premier budget des Hauts-de-France pour Xavier Bertrand , transition et endettement

Premier budget des Hauts-de-France pour Xavier Bertrand , transition et endettement

À entendre la droite dénoncer si fort dans l’opposition la «
gabegie socialiste
», on aurait pu s’attendre à ce qu’elle mène de grands changements une fois à la tête de l’exécutif. Peut-être, mais pas cette fois. Le premier budget de l’ère Bertrand aussi le premier de la Région Hauts-de-France qui sera soumis au vote ce jeudi, n’a rien de révolutionnaire.

«
Budget de transition
», objecte la majorité. Un «
budget d’attente
», juge le CESER (société civile) qu’on a connu moins critique.

Aucune politique n’est pour l’instant officiellement remise en cause

«
Ce n’est pas complètement notre budget
», argue le vice-président à la communication, Gérald Darmanin. Ils ont eu à faire avec tout ce que leurs prédécesseurs ont engagé sur un budget qui, en plus, ne court que pour sept mois. Le budget 2017 sera voté en décembre et là sera l’heure de vérité. Sans compter qu’une décision modificative devrait être adoptée à l’automne.

Aucune politique n’est pour l’instant officiellement remise en cause car elles sont en cours d’évaluation, explique l’exécutif. Résultat : le budget de 3,274 milliards de la nouvelle Région ne comprend que de légers « bougés ». Ainsi, la partie transport, la plus importante, augmente de 8 %. Mais essentiellement parce que la nouvelle majorité se met à jour de 50 M’ avec la SNCF sur une facture que les socialistes payaient en décalé, explique Gérald Darmanin. Le budget sport augmente de 20 % mais surtout parce que Bollaert n’est plus à payer, poursuit-il. En revanche, la politique écologique accuse un recul de 3 % et la santé de 20 %, sans que l’explication soit si mécanique.

Le coût de la fusion ferait augmenter la dette

Fait marquant, la dette, ennemie de la droite dans l’opposition, doit augmenter de 300 M’ pour atteindre 3,1 milliards au 31 décembre. La faute, selon M. Darmanin, au coût de la fusion, aux dépenses précédemment engagées. Et de relativiser : «
On n’atteindra pas forcément ce niveau.
» Il n’empêche, le CESER demande que soient identifiées les économies prévues, d’autant que 300M’ ont été promis sur la durée du mandat. Gérald Darmanin en déroule toute une série déjà réalisées, pour douze millions d’euros, soit l’équivalent des politiques engagées par la nouvelle majorité (aide aux entreprises, aux transports…). La «
dérive budgétaire
» d’un exécutif qui «
va dans le mur
» sera l’un des angles d’attaque du FN. Reste à savoir dans quel climat. Aussi délétère que la dernière fois On ne l’espère pas.

La santé en danger’

Financement d’équipements (IRM, scanners’), plan cancer, subventions aux associations de prévention’ Sous la précédente mandature, la Région Nord – Pas-de-Calais en particulier était très volontariste sur la santé bien que ce ne soit pas une compétence obligatoire de l’institution. La nouvelle majorité le sera-t-elle moins Le CESER (conseil économique, social et environnemental régional) relève que le budget 2016 accuse une baisse de 21,1 % par rapport à ce qui a été investi en 2015 (11,2 M’ contre 14,2) et même de 50,8 % par rapport à ce qui a été budgété par la gauche (même si la part de réalisé est faible). L’ex-vice-présidente socialiste, Cécile Bourdon, se dit très inquiète et craint la remise en cause de politiques, tandis que le FN dénonce ce recul budgétaire.

Gérald Darmanin tient à rassurer. «
Nous sommes dans le reculer pour mieux sauter. Nous allons présenter notre propre plan après l’été.
»Il souligne l’écoute du président ancien ministre de la Santé, sur le sujet. La priorité qu’il donnera aux grands équipements ou à la lutte contre la désertification médicale. Mais parallèlement, il ne manque pas de glisser que la santé est avant tout une compétence de l’État’

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