Pour Hollande le vide diplomatique au Proche-Orient nourrit le terrorisme

Pour Hollande le vide diplomatique au Proche-Orient nourrit le terrorisme

Le vide diplomatique au Proche-Orient nourrit les extrémismes et le terrorisme, a déclaré François Hollande, vendredi 3 juin, à l’ouverture d’une conférence destinée à raviver un processus de paix israélo-palestinien paralysé.

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Le président français a ouvert cette réunion qui rassemble 28 pays et organisations dans la capitale française, en l’absence des Israéliens et des Palestiniens, confrontés à une situation éruptive sur le terrain. Dans ce contexte, « le vide sera forcément rempli par les extrémistes et les terroristes pourront aussi en tirer avantage », a expliqué le président, citant les conflits en Irak, en Syrie et en Libye.

« Quand le statu quo s’installe, quand les violences se multiplient, alors il y a des risques sérieux pour que le terrorisme puisse y trouver son terreau le plus fertile. Les seuls gagnants au statu quo seraient en définitive les extrémistes de tous bords, ceux qui refusent et refuseront toujours la perspective de la paix. »

François Hollande a appelé de ses voeux des travaux utiles à une « reprise de la négociation entre les parties, ce que le monde attend depuis trop longtemps ».

La réunion devrait déboucher sur la mise en place de groupes de travail sur les questions notamment liées à l’économie et à la sécurité. L’espoir est d’organiser une autre conférence après les élections américaines de novembre, cette fois avec les principaux intéressés.

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Scepticisme des Israéliens

« La France ne cherche rien pour elle-même, simplement favoriser la paix », a insisté le président français. « Je sais qu’il y a des doutes, et notamment en Israël, pour ne pas dire davantage. Nous devons donc rassurer », a dit François Hollande.

En effet, le ministère des affaires étrangères israélien a asséné, à la veille de la réunion, que cette démarche « échouera ». L’Etat hébreu est farouchement opposé à toute approche multilatérale du conflit, et prône des négociations directes avec les Palestiniens. « Sauf que [les négociations directes] cela ne marche pas (‘), tout est bloqué », a rétorqué vendredi le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, sur France Info.

« Aujourd’hui, ils ne dialoguent pas, la colonisation se poursuit, la violence se développe, le désespoir s’installe, la propagande de Daech [acronyme arabe du groupe Etat islamique] et d’Al-Qaida se développe dans tous ces territoires et c’est extrêmement dangereux. [‘] Il faut créer un climat de confiance pour que les Israéliens et Palestiniens puissent discuter [‘]. Nous ne voulons pas [le] faire à leur place, nous voulons les aider. »

Les dernières négociations directes, menées sous l’égide américaine, ont échoué en 2014. Le Proche-Orient reste une éternelle poudrière, et même s’il s’agit d’« un conflit de basse intensité », la situation empire de façon régulière. Attaques au couteau menées par des Palestiniens, représailles israéliennes : les violences ont fait plus de 200 morts palestiniens et une trentaine d’Israéliens depuis le 1er octobre.

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La colonisation israélienne dans les territoires palestiniens hypothèque chaque jour davantage la solution « à deux Etats », vue comme la seule formule viable pour résoudre un des plus vieux conflits au monde. Côté politique, le gouvernement de l’Etat hébreu est l’un des plus à droite de l’histoire du pays, tandis que les Palestiniens sont plus divisés et affaiblis que jamais.

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