Pêche au thon , que sont ces dispositifs de concentration des poissons que dénonce Greenpeace

Pêche au thon , que sont ces dispositifs de concentration des poissons que dénonce Greenpeace

Ils sont discrets. Parfois ancrée, parfois dérivants. Ce sont parfois de simples radeaux de moins de deux mètres sur deux qui flottent un peu sous la surface, parfois «
un assemblage d’objets flottants se prolongeant sous l’eau par des chaînes ou filets
», explique Greenpeace. Colonisés par des algues ou des alevins, ils deviennent l’hôte d’un écosystème où pullulent nombre d’espèces propres à la consommation humaine. «
Les petits poissons trouvant refuge dans les DCP attirent de plus gros poissons, attirant eux-mêmes les thons qui s’en approchent en bancs pour se nourrir
», insiste l’ONG. Les thoniers n’ont alors plus qu’à passer avec un filet. La pêche industrielle du thon procéderait à la capture de 50 % de ses quotas annuels en utilisant les DCP.

La méthode n’est pas nouvelle. De tout temps, les poissons ont eu tendance à s’agglutiner sous de vieilles épaves et autres troncs d’arbres morts. Et de tout temps, les pêcheurs en ont tiré parti. Mais c’est l’intensification du procédé que dénonce Greenpeace, qui épingle la surexploitation des océans, notamment par le prélèvement excessif de thons juvéniles et les prises accessoires d’espèces marines, telles que les requins.

« Pour l’arrêt des dérives »

«
La pêche au DCP est l’une des moins impactantes
» affirme-t-on en revanche chez Petit Navire, qui s’est engagé à limiter ce dispositif à 250 pour sa flotte et à former les équipages à rejeter vivants les poissons d’espèces menacées. La société affirme par ailleurs s’être fixé un objectif d’ici à 2020 de 100 % de ses produits engagés dans une démarche obéissant aux principes MSC (pêche durable). «
La pêche avec DCP, si elle est utilisée de manière raisonnable et responsable, est une technique qui peut être vertueuse
», estime d’ailleurs Amaury Dutreil, Directeur Général de Petit Navire. «
Nous sommes de ceux qui luttent non pas pour sa disparition (elle entraînerait un déplacement massif vers d’autres techniques de pêches nettement plus néfastes) mais pour son amélioration et pour l’arrêt de ses dérives.
»

100 000 signataires

Plus de 100.000 personnes ont signé la pétition de Greenpeace à destination de Petit Navire, selon l’ONG. Qui n’a pas lésiné sur les moyens pour convaincre. Elle a mis en ligne un webdocumentaire et plusieurs vidéos. L’une d’elle reprend des images que Greenpeace dit avoir reçues d’un lanceur d’alerte travaillant pour l’industrie de la pêche thonière tropicale :

Une autre, plus inattendue, est un film d’animation dans lequel les thons sont remplacés par des humains et les thoniers par des vaisseaux aliens.

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