Paul Nuttall nouveau chef du UKIP

Paul Nuttall nouveau chef du UKIP

Favori du vote, Paul Nuttall, 40 ans, succède à Nigel Farage à la tête du parti europhobe, troisième force politique britannique

Il aura la lourde tâche de diriger un parti moribond. Paul Nuttall a été élu, lundi 28 novembre, à la tête du UKIP en remplacement du charismatique Nigel Farage, dont le départ risque de fragiliser durablement le parti anti-immigration et pro-Brexit. Favori du vote, Paul Nuttall, 40 ans mercredi, a devancé les deux autres prétendants, Suzanne Evans et John Rees-Evans, pour prendre les rênes de la troisième force politique britannique avec 12,6 % des voix aux législatives de 2015.

« C’est un nouveau départ, nous allons rassembler le parti et en terminer avec les divisions », a promis le nouveau chef aux militants réunis à Londres. L’ancien leader adjoint au crâne chauve devient le troisième chef du UK Independence Party (UKIP) en trois mois après la démission subite en septembre de Diane James, qui avait contraint Nigel Farage à revenir pour un bref intérim.

Miné par les divisions, en difficulté financière et en quête de sens après avoir accompli son rêve du Brexit, le UKIP traverse une phase très difficile

Miné par les divisions, en difficulté financière et en quête de sens après avoir accompli son rêve du Brexit, le UKIP traverse une phase très difficile. Le parti craint surtout d’être orphelin de son leader historique, Nigel Farage, l’un des principaux artisans de la sortie de l’Union européenne, qui a dit vouloir « récupérer sa vie » après la victoire du Brexit au référendum du 23 juin.

Depuis, M. Farage s’est trouvé une nouvelle vocation en soutenant Donald Trump dans sa conquête de la Maison Blanche et en s’affichant ostensiblement à ses côtés. « Le Brexit a directement conduit à la défaite de l’establishment et à l’élection de Donald Trump », a déclaré lundi M. Farage, qui compte rester député européen du UKIP à Strasbourg. « Sans nous, il n’y aurait pas eu de référendum » et le UKIP a « joué un rôle déterminant » dans la campagne pour le Brexit, a-t-il dit.

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Accusations de fraude

Reste que le UKIP, loin de rebondir sur le succès au référendum du 23 juin, a jusqu’ici montré une totale incapacité à gérer l’après-Farage. Plutôt que de capitaliser sur le Brexit, le parti europhobe a fait les gros titres avec ses divisions. Celles-ci ont culminé lors de l’altercation entre deux de ses eurodéputés dans les couloirs du Parlement européen à Strasbourg, qui a conduit à l’hôpital Steven Woolfe, un temps pressenti pour devenir chef du parti. L’intéressé a fini par en claquer la porte en octobre. D’autres défections ont ramené le nombre d’eurodéputés du UKIP de vingt-quatre à vingt.

Le UKIP doit également faire face à des accusations de financement avec des fonds européens de sa campagne pour les législatives de mai 2015 et du référendum sur l’appartenance à l’Union européenne (UE). Le bureau du Parlement européen a réclamé le remboursement des fonds concernés, et la commission électorale britannique vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête sur ces soupçons d’utilisation frauduleuse des deniers de l’UE. Ce qui ne va pas arranger les finances du parti, qui voit plonger le montant des dons reçus du public.

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