Pas-de-Calais , le Secours populaire part à la rencontre des premiers Enfants de Tchernobyl ce mardi

Pas-de-Calais , le Secours populaire part à la rencontre des premiers Enfants de Tchernobyl ce mardi

Aujourd’hui, ils sont adultes. Ils ont pour la plupart un travail, une maison, des enfants… Une vie bien rangée. Ils, ce sont les premiers « Enfants de Tchernobyl », ces jeunes Biélorusses que le Secours populaire du Pas-de-Calais, comme les autres antennes départementales, a commencé à accueillir dès 1990. Quatre ans après la terrible explosion d’un réacteur de la centrale ukrainienne.

« Recueillir leurs témoignages »

Une délégation, composée de familles d’accueil, va les rencontrer cette semaine, dans leur pays. Dans leurs villages. «
On a fourni une liste de nom à notre interprète biélorusse, Irina (directrice adjointe de l’université de Moguilev, à l’est du pays). Et elle a pu en retrouver une partie
», sourit Martine Notelet, secrétaire du SPF 62.

Les retrouvailles s’annoncent chargées en émotion. Mais pas seulement… «
On veut recueillir leurs témoignages. Savoir ce que ces séjours en France leur ont apporté
», précise Serge Décaillon, le président du SPF 62. L’association veut ainsi confirmer l’utilité de son action, alors que l’on va commémorer le 26 avril les trente ans de la catastrophe.

70 % des retombées radioactives

Elle veut montrer qu’il est toujours essentiel de sortir ces enfants de leur environnement pollué. En 1986, la Biélorussie a reçu 70 % des retombées radioactives. «
On peut se dire que Tchernobyl c’est fini, qu’on ne voit plus ses conséquences… Mais c’est faux.
»

La délégation rencontrera des médecins sur place et participera à une table ronde sur les conséquences et l’impact actuel de Tchernobyl, en plus de plusieurs réceptions officielles. Elle reviendra ce week-end, avec des professionnels de santé biélorusses pour une série d’actions dans le Pas-de-Calais.

Ils accueillent des jeunes depuis 1993…

Ils ont déjà accueilli neuf enfants en 23 ans. Et ne tentez pas de les piéger, ils sont incollables sur tous les prénoms, les noms de famille, les âges, et même les lieux de résidence de tous les Biélorusses qui ont passé un, ou souvent plusieurs, étés dans leur maison de Quesques, entre Boulogne et Saint-Omer.

Éric et Martine Sergent font partie des plus anciennes familles d’accueil du Pas-de-Calais. Ils hébergent et s’occupent d’enfants biélorusses, le temps d’un mois chaque année, depuis 1993. «
Le premier c’était Sergueï. Et après on a eu Igor et Guennadi, deux frères
», raconte Martine, avec un peu de nostalgie. C’était le début d’une longue aventure, qui n’a jamais cessé.

« On l’a vu grandir »

Igor a rallié onze fois la Côte d’Opale, entre ses 7 et ses 18 ans. «
On l’a vu grandir. On lui donnait même des appareils-photos jetables, pour qu’il puisse prendre des photos de ce qu’il vivait chez lui.
» À son retour en France, la famille développait les clichés et Igor leur racontait l’année écoulée…

Éric Sergent, qui s’envolera avec la délégation pour Moguilev (à l’est du pays), devrait les recroiser, dans leur famille. «
Igor est chauffeur de bus désormais et Guennadi récupère de la ferraille.
» Mais il espère aussi obtenir des nouvelles de Sergueï, que la famille a perdu de vue. Depuis sa venue sur la Côte d’Opale, vingt-trois ans se sont écoulés…
Th. B.

Plus d’informations pour devenir famille d’accueil au 03 21 71 43 19.

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