On l’attendait… Phalempin ramène enfin sa fraise !

On l'attendait... Phalempin ramène enfin sa fraise !

Le retour des beaux jours annonce la saison des fruits rouges. Avec ses cinquante producteurs locaux de fraises, la coopérative du marché de Phalempin s’active, depuis le début du printemps, pour répondre à la demande. « 90 % de notre production est écoulée sur tous les circuits de la région : marchés, grandes surfaces, primeurs, etc. Seule, une petite partie part à Rungis, lorsque nous sommes en surproduction. On privilégie le circuit court », explique Eléonore Mennecier, responsable du secteur fraise.

Une production retardée

Cependant, la reine du printemps se fait désirer, car l’hiver dernier a été très doux, voire trop. En effet, la période de froid est une étape importante dans la fortification des pieds, c’est ce que l’on appelle la vernalisation. Ce processus permet aux plants de rentrer dans une phase de repos, afin d’être plus résistants, lors de la production.

« Nous n’avons jamais vu ça ici, un hiver aussi chaud, avec de tels retards dans la floraison. Ce sera une année exceptionnelle, mais nous ne savons pas encore dans quel sens… Est-ce que ce sera bénéfique en terme de quantité et de qualité, ou pas du tout », s’interroge Eléonore Mennecier. Néanmoins, ce problème concerne les fraises de terre, dites « de saison ». La coopérative peut toujours s’appuyer sur son « jardin suspendu », où les fraises remontantes fleurissent à foison.

Des ventes locales

Ces dernières poussent une bonne partie de l’année, d’avril à octobre, et représentent la majorité de la production du marché de Phalempin. Vous pouvez donc les déguster dès à présent sur les marchés de la région. Elles sont distribuées dans un rayon maximum de 50 km autour du village, l’impact carbone est donc moindre que pour les fraises étrangères et les qualités gustatives en sont du même coup préservées.

Consommer local, cela a du bon, mais c’est un peu plus cher que les fraises espagnoles, par exemple. Les gariguettes se vendent entre 8 et 10 euros le kilo. Alors, entre quantité et qualité, à chacun son avis. En attendant, la fraise de Phalempin, rencontre chaque année de plus en plus de succès !

La fraise bio, un pari qui pourrait porter ses fruits

Sur la cinquantaine des producteurs locaux adhérents à la coopérative du marché de Phalempin, seuls deux se sont lancés dans la production biologique de fraises.

« Pour notre gamme de légumes, nous avons commencé l’aventure en 2008. En ce qui concerne les fraises, cela fait seulement deux ans. C’est pour cela que nos producteurs sont pour l’instant peu nombreux, car nous sommes encore phase de test » explique Pascal Delebecque, responsable développement de la coopérative.

Des normes exigeantes

Basculer en agriculture biologique prend un certain temps chez les producteurs, car les normes européennes sont nombreuses et rigoureuses. Elles concernent, entre autres, le respect des variétés appropriées au terrain, le désherbage mécanique ou manuel, ou encore la période de « conversion » spécifique à chaque production. Un savoir-faire qui demande patience et dextérité et qui engendre une partie de risques : « On n’est jamais à l’abri d’une attaque de parasites, par exemple, car nous ne pouvons évidemment pas utiliser de pesticides. Notre rôle est d’accompagner les producteurs techniquement et surtout de sécuriser les exploitations. Ceci est important, avant de partir vers une production à plus grande échelle » déclare Pascal Delebecque.Enfin, petite particularité, la certification « AB » ne concerne que les fraises de terre et non les fraises montantes. Une contrainte de plus pour les agriculteurs, mais au vu de la demande, certains tentent quand même un pari qui pourrait porter ses fruits.
D. R.

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