Nuit debout à Calais , malgré l’arrêté municipal Merci Patron a été projeté ce samedi soir

Vers 22 heures, ce samedi, une demi-douzaine de personnes s’affairait sur la façade de l’ancienne brasserie Le Boui-Boui, où un écran de deux mètres de large était en cours d’accrochage. Dix minutes plus tard, soutenu par un escabeau, ce même écran diffusait les premières images du film sous les applaudissements de spectateurs enjoués, pas découragés par la fraîcheur de la nuit. À côté, dans les restaurants, les clients poursuivaient leur repas sans remarquer ce cinéma insolite en plein air.

«
L’arrêté municipal
est antidémocratique, s’agace Laurent. La Nuit debout, c’est le peuple qui parle, c’est un rassemblement citoyen. Nous aurions eu le double de personnes pour la projection sans cet arrêté. » «
On essaie de se réapproprier l’espace public, poursuit Matthieu, une agora comme celle-là est un lieu idéal pour nous exprimer. Nous voulons une autre démocratie. »

Intervention de la police

Dans le calme, un paquet de frites à la main, une bière pour certains, assis sur un banc ou à même le sol, les spectateurs de cette projection peu banale ont souri à l’humour grinçant de François Ruffin, qui égratigne avec dérision le géant du luxe LVMH et son PDG Bernard Arnault.

Sans se soucier de savoir si la police nationale, à la présence discrète, ou la police municipale, venue informer de l’existence de l’arrêté municipal, allait intervenir ou non. Les participants à la Nuit debout, ce samedi soir, dénonçaient un arrêté municipal «
illégal
». Vers 23 heures, il était pourtant question de disperser les spectateurs. Selon nos informations, la police s’apprêtait en effet à intervenir.