Nouvelle commande géante pour les chantiers navals de Saint-Nazaire

Nouvelle commande géante pour les chantiers navals de Saint-Nazaire

Le Monde
| 26.05.2016 à 09h52
Mis à jour le
26.05.2016 à 10h21
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Par Denis Cosnard

« Les commandes tombent les unes derrière les autres ! » Les salariés et les dirigeants du chantier naval STX France de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) se frottent les mains, de même que les responsables de l’Etat, actionnaire de l’entreprise. Le principal chantier naval français a signé, mercredi 25 mai, une lettre d’intention pour la construction de trois nouveaux paquebots. Une méga-commande d’environ 2,5 milliards d’euros, qui garantit davantage encore l’avenir de ce site historique, menacé de fermeture il y a encore quatre ou cinq ans.

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La lettre d’intention, dévoilée mercredi soir, émane de Royal Caribbean Cruises, le numéro deux mondial des croisières, dont le siège opérationnel est à Miami et le siège fiscal au Liberia. Treize jours après avoir pris livraison à Saint-Nazaire du plus gros paquebot du monde, l’Harmony of the seas, Royal Caribbean a décidé d’acheter trois navires supplémentaires. Le premier est un nouveau paquebot géant, identique à l’Harmony of the seas, qui serait livré au printemps 2021. Les deux autres seraient un peu plus petits, des paquebots de la classe « Edge », de 300 mètres de long au lieu de 362 mètres. Royal Caribbean souhaite les obtenir à l’automne 2021 et à l’automne 2022.

Les chantiers pourraient se retrouver en surchauffe

Au total, sous réserve que ces lettres d’intention se confirment, ces trois navires représenteront « 22 à 23 millions d’heures de travail », a annoncé Laurent Castaing, le directeur général de STX France. « C’est une nouvelle formidable. C’est pour nous la concrétisation de la confiance d’un client alors même que nous venons de lui livrer un paquebot qui n’était pas facile à réaliser », s’est-il réjoui.

Ces trois paquebots supplémentaires portent à neuf le nombre de navires commandés à STX France depuis le début de l’année, après les contrats passés en février et en avril par l’armateur italo-suisse MSC, le principal client des ex-Chantiers de l’Atlantique. Avec cinq autres paquebots déjà inscrits au carnet de commandes, celui-ci « est très plein jusqu’à 2023 et plein jusqu’à 2026 », a indiqué Laurent Castaing.

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Les chantiers, qui manquaient cruellement d’activité il y a quelques années, pourraient ainsi de se retrouver en surchauffe, avec des capacités insuffisantes. STX France envisage d’ailleurs de sous-traiter la fabrication de certains blocs de tôlerie à d’autres chantiers en Europe.

Parallèlement, l’entreprise recrute. Le chantier, qui emploie 2 600 salariés et fait travailler environ 5 000 sous-traitants sur son site, embauche 150 à 200 personnes par an. Son directeur général promet de « continuer en 2016 et 2017 pratiquement sur le même rythme ».

Un renversement de situation dû en partie aux efforts réalisés par les chantiers pour redresser leur compétitivité, grâce à des investissements, à un accord de réduction du coût du travail conclu avec le personnel, et au soutien de l’Etat à travers l’assurance-crédit. Saint-Nazaire a ainsi pu profiter à plein de l’essor du marché des croisières.

La France n’est toutefois pas seule à bénéficier de ce retournement. « Aujourd’hui, tous les chantiers européens sont pleins pour des années », constate Herbert Carmigchelt, chez le courtier BRS. Racheté en 2008 au Norvégien Aker Yards, STX France est détenu à 66,6 % par le coréen STX et à 33,3 % par l’Etat français.

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