Nord-Pas-de-Calais , parfois 1 h 30 d’attente pour faire le plein lundi !

Nord-Pas-de-Calais , parfois 1 h 30 d'attente pour faire le plein lundi !

Comment s’est déroulée la journée de ce lundi

Statu quo du côté des dépôts de carburants. Celui d’Haulchin (Valenciennois) est toujours bloqué. Et l’établissement des Flandres de Total Mardyck (le plus grand d’Europe) est toujours en grève. Pour le consommateur, ce lundi s’est résumé à une partie de cache-cache au gré des stations-service. L’annonce d’une livraison se répandait comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, avec à la clé un tsunami de voitures et une nouvelle menace de pénurie. Au Leclerc de Loison-sous-Lens, la situation s’est tendue en début d’après-midi : un bouchon d’au moins trois kilomètres s’est formé, avec des conséquences jusqu’aux bretelles de l’A21. Chez Auchan Béthune, on est momentanément passé à la mi-journée de 40 minutes à 1 h 30 d’attente ! Les hypermarchés prenaient parfois l’initiative de bloquer l’approvisionnement des particuliers à 20 ou 30 euros.

Pourquoi des hausses de prix

Exemple dans une station du Boulonnais qui affichait hier 1,202 le litre de gazole, contre 1,169 la semaine dernière. «
Mais, même s’il passait à 10 le litre, les gens ne s’en rendraient pas compte’

!

», assurait-on sur place avec cynisme. Alain Dufetel, président du syndicat des négociants en combustible du Nord – Pas-de-Calais explique : «
Il y a en premier lieu la hausse récente des courts pétroliers. Ensuite, il est possible que des fournisseurs, notamment belges, profitent de la situation pour augmenter leurs prix, de l’ordre d’une vingtaine d’euros au m3. Sur un plein, ça représente une hausse de 0,60 . Les gens consomment plus de carburant en faisant la queue pendant des heures devant les stations !
»

Le comportement des automobilistes est-il justifié

Pas quand ces citoyens français prennent d’assaut une station de Momignies, près d’Anor mais en Belgique, pour faire un appoint de 5 à 10 euros, histoire de charger le réservoir à bloc. Rien ne justifie non plus de remplir ostensiblement des jerricans comme hier à la station Esso de Fouquières-lès-Lens, théâtre de bousculades agrémentées d’insultes. Le responsable du Carrefour Contact de Fenain (Douaisis) a pour sa part congédié un client qui voulait remplir une citerne à eau de gasoil !

Y a-t-il des bons plans

Il y a bien sûr lavoixdunord.fr, mis à jour aussi souvent que possible, territoire par territoire. L’application collaborative Essence comparateur carburant, à l’origine conçue pour échanger sur le prix de l’essence, s’est reconvertie dans la géolocalisation des stations en pénurie (ou pas), sachant que la situation évolue d’heure en heure. Certains usagers de la route ont un temps considéré les stations d’autoroute comme des bons plans. La SANEF a relativisé : hier, les stations de Phalempin (A1), La Sentinelle (A2) ou Souchez (A26) ont parfois manqué de gazole. Sinon, il y a évidemment la Belgique’

Essence et patrons : gare à la fin de semaine !

Aucun impact réellement pénalisant pour le moment nous dit-on dans les grandes surfaces, au port de Lille, à l’aéroport de Lesquin (pas concerné par les raffineries françaises) ou chez les artisans, aussi bien dans les entreprises de services que dans le bâtiment où, globalement, les véhicules circulent toujours.

La réalité est autrement plus compliquée, on s’en doute, chez les transporteurs routiers. En résumé, pas encore de préjudice financier sensible, des camions qui trouvent des parades en Belgique, des chefs d’entreprise qui mettent en place des plans d’exploitation pour mieux gérer les déplacements. Mais attention à la fin de semaine, où la situation pourrait devenir vite critique et bien plus difficile à gérer. Y. B, V. S

Voir l’ensemble des réactions par filière sur notre site lavoixdunord.fr/economie.

Stations réquisitionnées : pas toutes logées à la même enseigne

«
On n’a plus que du sans-plomb 98, à peine 1 000 litres
» : dans cette station-service de la métropole lilloise, on ne sert plus les clients traditionnels. Samedi, elle a été réquisitionnée avec onze autres stations par la préfecture du Nord pour assurer l’approvisionnement en carburant des services prioritaires de sécurité et de secours. Une dénomination qui englobe les ambulanciers, les forces de l’ordre, les transports scolaires ou encore les véhicules d’intervention du type EDF ou voirie. «
Quand on nous a appelés pour nous réquisitionner, il ne nous restait déjà plus que 2 000 litres de gazole.
» Deux jours plus tard, plus rien.

Le docteur Lauwick entre dans la boutique. Coup de chance, il cherche de l’essence. «
Je suis passé dans cinq stations, toutes fermées. J’ai vu sur Internet que cette station était réservée pour les secours, donc j’ai fait le déplacement. J’étais déjà dans le rouge, et je n’ai pas encore fait ma tournée.
»

3 000 litres

Dans le Valenciennois, trois stations sont elles aussi réquisitionnées. Mais l’ambiance y est tout autre. Au Leclerc de Saint-Amand-les-Eaux, la file d’attente impressionnante ne compte pas que des services prioritaires. «
Oui, on est bien réquisitionnés, nous assure la caissière, mais on continue à servir tout le monde tant que nos stocks ne sont pas en dessous de 3 000 litres.
» En attendant, les agents ERDF venus là sur ordre de leur direction feront la queue, comme tout le monde.

Même chose à la station Auchan de Petite-Forêt. Au Carrefour de Denain, petite différence : une file est réservée aux services d’urgence.
T. E.

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