Migrants de Calais , une cinquantaine de blessés dans des affrontements à la jungle (VIDÉO)

Migrants de Calais , une cinquantaine de blessés dans des affrontements à la jungle (VIDÉO)

Une rixe a éclaté aux alentours de 16 h 30, au moment de la distribution des repas au centre d’accueil Jules-Ferry, entre des migrants afghans et soudanais, pour un motif inconnu, a précisé la préfecture du Pas-de-Calais. D’après les témoignages recueillis sur place, des migrants auraient été aperçus armés de pierres, de bâtons et de machettes.

Jeudi soir, le dernier bilan faisait état de 57 blessés dont cinq graves. Parmi eux, une majorité de migrants mais aussi cinq travailleurs de l’association La Vie Active, qui gère le centre Jules-Ferry, dont un blessé grièvement au visage (en recevant un projectile), mais dont le pronostic vital n’est pas engagé. Deux CRS ont également été blessés. L’un d’eux a reçu un pavé au niveau du thorax. Au moins une dizaine de personnes ont été évacuées vers l’hôpital de Calais, dont cinq pour des blessures « sérieuses ».

Près de 250 policiers et gendarmes ont été dépêchés sur les lieux, ainsi que 2,5 unités de forces mobiles. La situation était «
en voie de stabilisation
» vers 18 h 30, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Arrivée sur les lieux aux alentours de 19 h, la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, a indiqué au cours d’une conférence de presse à proximité du centre Ferry qu’une «
bagarre importante
» avait eu lieu, «
une situation qui s’est déjà produite, mais jamais à ce point
».

Elle a par ailleurs précisé qu’aucune interpellation n’avait eu lieu. Jean-Pierre Valensi, procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, également présent sur place, a pour sa part précisé qu’il n’excluait pas d’avoir recours, «
en fonction de la situation
» aux services de police judiciaire.

Des feux de tentes et de cabanes ont par ailleurs été constatés dans la « jungle » qui jouxte le centre Ferry. Le local de l’ONG Médecins sans frontières serait concerné. Pas moins de 70 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour éteindre les flammes. Une épaisse colonne de fumée s’est élevée au-dessus du camp, et une odeur de brûlé était perceptible jusque dans le centre-ville de Calais. Les incendies étaient totalement maîtrisés aux alentours de 20 h.

Le sous-préfet de Calais, Vincent Berton, s’est rendu également sur place pour s’entretenir avec les responsables des communautés de la « jungle » pour apaiser la situation.

Les bénévoles des associations qui uvrent dans la « jungle » ont quitté les lieux, en fin d’après-midi.

« Ils semblaient prêts à en découdre »

«
J’ai entendu vers 17 h une déflagration qui ressemblait à un coup de feu ou un tir de lacrymo et j’ai entendu hurler
», explique un riverain de la route de Gravelines. Sa maison est située presque en face du chemin des Dunes, qui longe la « jungle ». «
Je suis sorti. J’ai vu des CRS qui demandaient qu’on emmène un CRS blessé, puis des migrants épaulant d’autres migrants blessés
», poursuit-il.

Dans le même temps, il aperçoit des centaines de migrants quitter la « jungle » pour se diriger vers la rocade. «
Ils semblaient prêts à en découdre. Ils ramassaient des pierres, ils avaient des barres de fer. Dans la jungle, une épaisse fumée et des flammes montaient dans le ciel.
» Alors que les secours convergent vers Jules-Ferry, il regagne son domicile, où il vit avec son épouse et sa fille de 15 ans. «
Des violences, on en voit tous les jours, vous savez. Mais elles ne sont pas si importantes
».

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