Migrants de Calais , autour du Tunnel la cavalerie de la Garde républicaine

Migrants de Calais , autour du Tunnel la cavalerie de la Garde républicaine

Depuis le 22 octobre, la brigade de gendarmerie de Fréthun reçoit un renfort peu commun, issu du régiment de cavalerie de la Garde républicaine. Deux à trois cavaliers, quotidiennement, patrouillent sur leur monture autour du site du tunnel sous la Manche, à Fréthun, Peuplingues et dans le Vieux-Coquelles. «
Notre point fort, c’est de couvrir de grandes zones sur des terrains variés, là où les patrouilles à pied sont très longues et très difficiles, commente l’adjudant-chef Yannick Rammou, chef du détachement. Notre mission vise à lutter contre l’immigration clandestine, et à contrôler les accès immédiats au site d’Eurotunnel. »

Dix cavaliers, huit chevaux

Pour une période variant entre trois et quatre semaines, dix cavaliers et huit chevaux se relaient sur le terrain. Les gendarmes dorment à l’hôtel, les chevaux sont hébergés dans une écurie. Ils arrivent ensemble à Fréthun à bord d’un van pour prendre leur poste. Le détachement dans le Calaisis, commencé voilà bientôt sept mois et qui semble être amené à durer, est l’un des plus longs pour le régiment de cavalerie. «
En 2015, notre régiment a effectué quatre-vingt missions extérieures de sécurisation, poursuit l’adjudant-chef. Sur des évènements sportifs, de grands rassemblements populaires.
» Les gendarmes à cheval seront intégrés au dispositif de sécurité imaginé pour l’Euro de football, en juin, mais cette participation n’aura pas d’impact sur la mission des cavaliers dans le Calaisis.

À leur arrivée en octobre lors de l’activation du nouveau plan de sécurisation, juste après la période d’intrusions massives, les gendarmes du régiment de cavalerie ont découvert le site du Tunnel totalement défriché, équipé de grilles haute sécurité et de caméras de vidéosurveillance. «
Désormais, la situation est maîtrisée. Les barrières ont fait leur effet, et la surveillance à cheval se fait par tous temps
», explique encore Yannick Rammou, conscient de la force de dissuasion des équipes postées 24h/24 sur le pont surplombant la tranchée de la Beussingue.

Rassurer la population

«
Le renfort de la cavalerie est un vrai soulagement, souffle le capitaine Lescoutre, commandant la communauté de brigades de Fréthun et Guînes. Les cavaliers se rendent dans des endroits inaccessibles pour nous et leur contact avec la population est plus facile. » C’est aussi l’un des aspects de la mission de la brigade équestre : rassurer la population qui a vécu des intrusions quotidiennes dans des jardins et des terrains privés.

La race selle français, 165 cm au garrot

Les chevaux de la Garde républicaine sont majoritairement de la race selle français. Ils doivent répondre à des critères de taille (minimum 165 cm au garrot à l’âge de trois ans lorqu’ils sont achetés) et présenter une robe franche (alezan, bai ou gris). Le régiment de cavalerie compte trois escadrons et les chevaux y sont affectés en fonction de la couleur de leur robe. Les équidés dont la robe est alezan (entre roux et brun) sont affectés au premier escadron ; ceux aux poils couleur bai (roux à marron) composent le deuxième escadron ; les bai bruns (marron à chocolat) constituent le troisième escadron.

Sécurisation du tunnel : rappel des faits

À l’automne 2015, des
opérations de déforestation
faisaient partie du plan d’action mis en place par Eurotunnel et l’État, sur les conseils d’experts en sécurité et en sûreté, après les intrusions massives de migrants cet été (jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusions par nuit). Ce plan visait le renforcement des clôtures existantes, l’installation de clôtures haute sécurité de 4 m de hauteur et le débroussaillage de 66 ha de végétation, constituée d’arbres, arbustes et de bosquets, plantés il y a plus de vingt ans. Parallèlement, RFF enlevait une quarantaine d’hectares de végétation autour des voies ferrées.

Cet hiver, Eurotunnel déviait les écoulements d’eau pour
inonder volontairement ses terrains
, devant les clôtures. Le mois dernier, son PDG Jacques Gounon annonçait l’arrivée imminente de drones sur le site du lien fixe transmanche.

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