Migrants , Cazeneuve revient à Calais ce vendredi Hollande annoncé pour la fin septembre

Cet été, tout un territoire attendait la venue (annoncée par lui-même dans un interview qu’il nous avait accordé début juin) du président de la République, François Hollande. Il était même évoqué l’annonce du démantèlement total de la « jungle ». Mais, suite à l’attentat de Nice, le 14 juillet, le chef de l’État a décidé de reporter sa venue. Depuis, la situation dans le camp s’est détériorée. On y annonce entre 7000 (préfecture) et 10 000 migrants (associations), les intrusions sur l’A16 et la rocade portuaire se sont accentuées tout comme le nombre de rixes au sein de la « jungle ».

Joint ce jeudi, le service presse de l’Élysée bottait encore en touche. «
L’agenda du président est très rempli, entre le sommet européen et les déplacements à l’étranger… mais nous cherchons une date. Nous irons à Calais au moment opportun
», indique l’Élysée.

Le député (PS) de la septième circonscription du Pas-de-Calais Yann Capet, estime «
incompréhensible
» l’absence du président et continue «
à plaider pour sa venue. Calais n’est pas dans une situation normale, cela mérite l’investissement de tous, y compris du plus haut niveau de l’État
».

À défaut du président, c’est donc le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui sera à Calais ce vendredi. Il s’agit de sa septième visite depuis novembre 2014. Une rencontre qui intervient alors que la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) a annoncé une manifestation pour ce lundi 5 septembre. Une opération-escargot doit se dérouler sur l’A16 le matin avant un blocage total à hauteur de Calais. Une manifestation qui a reçu le soutien de syndicats et du Grand rassemblement du Calaisis (lequel comprend des entrepreneurs, artisans, commerçants, portuaires,…). Les organisateurs préviennent qu’ils lèveront le blocus de l’A16 «
si on nous annonce le démantèlement total de la jungle

». Des professionnels que le ministre de l’Intérieur doit rencontrer à 16 h 45.

Auparavant, il recevra en sous-préfecture la maire de Calais Natacha Bouchart, Yann Capet, le président de Région, Xavier Bertrand, et le président du Département du Pas-de-Calais, Michel Dagbert. En fin de journée, il tiendra un discours devant les forces de l’ordre et remettra des distinctions honorifique.

À défaut d’annoncer le démantèlement de la « jungle », le ministre pourrait évoquer de nouvelles mesures de sécurisation de l’A16 et de la rocade portuaire.

Cazeneuve annonce la poursuite du démantèlement de la «Jungle»

«Nous avons déjà procédé au démantèlement de la zone sud au début du mois de mars dernier, et nous avons déjà commencé celui de la zone nord (…) Mon intention est bien de poursuivre avec la plus grande détermination. Cela doit se faire par étapes, en commençant par créer davantage de places d’hébergement en France pour désengorger Calais», a déclaré Bernard Cazeneuve à nos confrères de Nord Littoral.

Le ministre de l’Intérieur affirme que les pouvoirs publics ont «déjà commencé (le démantèlement) de la zone nord, par un référé pour fermer les lieux de vente illégaux installés sur la Lande». «Ce processus a été freiné par une décision de justice et j’ai saisi le Conseil d’Etat à ce sujet», ajoute-t-il. Le tribunal administratif de Lille avait mis son veto à cette demande.

Un renfort de 200 hommes

En parallèle, l’Etat compte intensifier les départs volontaires de Calais en créant d’ici la fin de l’année «2 000 nouvelles places d’hébergement en Centre d’accueil et d’orientation (CAO)» et «6.000 places en Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA)». D’autre part, en plus des 1 900 policiers et gendarmes présents sur Calais, un record, le ministre annonce un renfort de près de 200 hommes: «54 policiers de la police aux frontières et deux unités de forces mobiles supplémentaires soit 140 CRS, affectés en priorité à la rocade et sur l’A16, ce qui permettra de redéployer les effectifs des BAC pour la sécurité des riverains de la rocade et du centre-ville».

Hollande annoncé pour fin septembre

Bernard Cazeneuve annonce aussi que le président François Hollande se rendra «fin septembre» dans la cité portuaire pour «poser la première pierre de Port Calais 2015», et «s’adressera à cette occasion à tous les Calaisiens». (Avec AFP)