Meurtre dans une station de lavage auto à Lomme , Menouar Zidi condamné à perpétuité à Oran

Meurtre dans une station de lavage auto à Lomme , Menouar Zidi condamné à perpétuité à Oran

Ce jeudi, il y avait très peu de monde dans la salle d’audience où Menouar Zidi a été reconnu coupable d’avoir tué la victime avec une arme automatique sur fond de règlement de comptes lié à un trafic de stupéfiants. Menouar Zidi est en détention depuis trente-deux mois à Oran, où il avait fui, sous une fausse identité, via la ville espagnole d’Alicante, avant son arrestation à son débarquement dans le port oranais par la police algérienne des frontières. Il était sous le coup d’un mandat d’arrêt européen.

« Je n’ai pas tué »

Le procès, qui a duré trois heures, s’est déroulé en langue arabe, en présence d’une interprète. Le verdict a été conforme aux réquisitions de l’avocat général. Ce dernier a recensé toutes les charges incriminant Zidi. «
Oui, l’accusé a tué la victime comme le démontrent ses traces ADN retrouvées sur la cagoule ayant servi à commettre ce crime. Oui, il avait tiré avec un pistolet-mitrailleur. »

De son côté, la défense avait plaidé l’acquittement en rejetant en bloc ces accusations. Les deux avocats des parties civiles ont réclamé 50 millions de dinars algériens (environ 250 000 euros) au titre de la réparation du préjudice. Le tribunal a finalement retenu 2 millions de dinars (environ 10 000 euros) à verser à l’épouse et autant à la mère de la victime.

Tout au long de ce procès sans aveu, l’accusé a clamé son innocence. «
Je n’ai pas tué. Pourquoi vais-je tuer une personne que je ne connais pas et qui ne m’a rien fait Je n’étais même pas été présent sur le lieu du crime. J’étais chez ma mère
», s’est-il défendu. Zidi a toutefois reconnu avoir utilisé de faux documents lors de son voyage en Algérie «
pour, dit-il, rendre visite à sa grand-mère malade
». La défense a contesté le fait que «
l’échantillon ADN ait été prélevé sur la salive de l’accusé et non pas sur sa peau
».

Beaucoup d’éléments matériels

Pour le tribunal, pourtant, beaucoup d’éléments matériels corroborent la thèse du crime, avec préméditation donc : la géolocalisation de son téléphone portable, le contenu des conversations téléphoniques interceptées par la police française qui l’avait mis sur écoute, et surtout les traces d’ADN, de sa salive, prélevée sur la cagoule utilisée lors des faits. Pour le tribunal, «
ces éléments objectifs et ces preuves scientifiques
» emportent la conviction : le meurtrier est bien Menouar Zidi.

À l’énoncé du verdict, la consternation se lisait sur le visage de l’accusé. Pas de cris, pas de manifestations chez les familles de la partie civile, représentées par l’avocat lillois Me Emmanuel Riglaire. La défense a annoncé son intention de faire appel.

Trois autres mis en cause sont toujours écroués en France, en détention provisoire. Mohamed M., 38 ans, son frère, Athman M., qui a alors 32 ans, Dahman O., 30 ans, sont à ce jour mis en examen pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. Ils devraient être jugés dans les prochains mois.

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