Marginal agressé par un vigile en gare d’Amiens, Cette intervention n’était pas légitime

Marginal agressé par un vigile en gare d'Amiens, Cette intervention n'était pas légitime

Jusqu’où un agent de sécurité peut-il aller

«
Les textes sont clairs. Il faut utiliser la force strictement nécessaire. Lors de conflits dégradés, la force ne peut être utilisée qu’en cas de légitime défense. Mais celle-ci s’arrête à partir du moment où l’on a maîtrisé la personne. La défense doit être nécessaire, proportionnée et simultanée. Et c’est une réponse à une agression physique, en aucun cas une agression verbale. Si la personne est dangereuse pour elle-même, un tiers ou tente de prendre la fuite, l’agent sécurité doit la maîtriser en attendant l’arrivée des forces de l’ordre. Elles doivent être prévenues immédiatement. Dans l’esprit des gens, les vigiles sont souvent comme vues comme des forces de l’ordre, mais nous ne le sommes pas. »

Qu’est-ce qui vous a choqué dans les réactions des internautes sur les réseaux sociaux

« Les gens ne connaissent pas le cadre d’intervention d’un agent de sécurité. Pour eux, nous sommes là pour regarder. Les gestes de ce vigile sont condamnables, mais on ne voit que 20 secondes de la scène. On ne sait pas ce qu’il s’est passé en amont. Il faudrait savoir précisément comment tout cela a commencé. Mais, il faut être clair, cette intervention n’était pas légitime. Il y a des coups au sol. Il faut que la réaction soit nécessaire et proportionnée. »

Comment cet agent aurait dû se comporter, lundi matin

« En cas d’état d’ébriété, le vigile a l’obligation de prévenir les forces de l’ordre et demander une évacuation. Dans les gares, c’est loin d’être évident, car c’est une situation très fréquente. D’expérience, je sais que c’est très pénible. Mais cela fait partie du métier. S’il s’agit d’une personne qui vient très régulièrement, mais qui n’est pas ivre et ne trouble pas l’ordre public, il n’y a rien à faire. »

Quelles seront les suites d’après vous pour ce vigile

« Sur un plan professionnel, cet agent risque une suspension de son agrément préfectoral et peut-être même sa suppression. Sans l’agrément, l’agent ne peut pas travailler. Le Conseil national des activités privées de sécurité va aussi se pencher sur ce dossier. Sur le plan pénal, cela peut aller jusqu’à de la prison’

Il faut tout de même rappeler qu’à partir de 2017, l’État va obliger à la mise en place d’un cycle de formation pour l’ensemble des agents de sécurité. Ils devront le suivre tous les cinq ans. Cela permettra, par exemple, à chacun de se remettre à jours au niveau juridique. Nous sommes de plus en plus professionnels. »

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