Macron en phase d’atterrissage

Macron en phase d'atterrissage

Le problème avec les OVNI est qu’on les voit beaucoup voler, rarement atterrir. L’objet politique non identifié Emmanuel Macron cherche à descendre de ses courbes de popularité stratosphériques et de son cinquième étage de Bercy pour démontrer que, politiquement, il existe bien.

L’ancien banquier a dévoilé son vaisseau mercredi soir : un mouvement politique ne dites pas parti nommé « En marche ! ». La structure vise une organisation horizontale, où les idées ne fusent pas du haut vers le bas, mais infusent en bas pour être incarnées par le chef. Cette logique répond à la mode collaborative qui saisit notre époque connectée à Internet.

La personnalité de Macron fait souffler un vent nouveau. Le ministre de l’Économie assume un libéralisme qu’une petite partie du PS défendait de façon plus complexée. Il intègre l’individualisme contemporain, que peinent à analyser les autres courants de son camp, mais pèche sur les nouvelles formes de solidarité qu’il induit. La nouvelle « deuxième gauche » ne remplacera pas la première, pas plus demain que jadis avec Michel Rocard. Les deux visions du progrès ont vocation à s’opposer.

Une solution : déclarer mort le clivage gauche-droite. Macron s’est placé au-dessus de cet antagonisme, mercredi. Il a surtout un pied de chaque côté. Son association est domiciliée à l’adresse du directeur de l’Institut Montaigne, club de réflexion proche des milieux patronaux. Ses idées rejoignent souvent celles de Nathalie Kosciusko-Morizet, aile gauche de la droite. Mais il appartient à un gouvernement socialiste.

Rares sont ces hommes au discours séducteur qui transforment l’essai. Sans réseau militant ni objectif clair il soutient François Hollande pour 2017 le trentenaire en marche risque de ne traverser qu’une oasis et de vite prêcher dans le désert.

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