Ma Loute sort ce vendredi et c’est déjà de l’or pour les Hauts de France

Ma Loute sort ce vendredi et c'est déjà de l'or pour les Hauts de France

«
Jamais je ne m’habituerai à la beauté de ce paysage. Jamais.
» Cette réplique de Ma Loute signée Juliette Binoche, Arnaud du Br’uille, maire d’Ambleteuse n’en revient toujours pas. «
Quelle carte de visite ! On reste avant tout une commune touristique. Alors, pour nous, le film est un sacré coup de pub pour la lumière particulière du grand site des caps, les paysages sauvages de la baie de la Slack.
»

Avant même d’envisager, dans un sourire, de monter un « chti-tour » sur le modèle berguois post-Dany Boon, l’élu ne peut que se féliciter de ce que le film de Bruno Dumont a apporté à sa commune. «
Pendant les temps forts du tournage, ce sont 50 à 60 personnes qui étaient sur place. Ça remplit les hôtels, les restaurants. C’est bénéfique.
» Très bénéfique même. «
Ce film a généré 650000 de dépenses en région au cours de ses 44 jours de tournage, exclusivement en Nord – Pas-de-Calais
», indique-t-on chez Pictanovo, la structure régionale de soutien aux uvres cinématographiques.

Une structure qui a cofinancé le film à hauteur de 150 000 . Autrement dit, un euro d’argent public investi a entraîné une retombée de 4,33 . «
Un très très bon ratio pour un long-métrage
», pour Malika Palmer, directrice générale de Pictanovo. «
Sans oublier que le film a participé à faire vivre la filière image régionale.
»

Objectif de 800 000 entrées

Car Ma Loute a en effet mobilisé 17 techniciens et 19 comédiens « ch’tis ». Et en ces temps difficiles en matière d’emploi, pas question de mégoter. «
L’essor de la production cinématographique fixe des emplois qualifiés dans la région, de régisseur, d’assistant metteur en scène. De comédiens même, pensez à Corinne Masiero. Le travail artistique de Bruno Dumont participe à cette réalité économique
», observe Malika Palmer. «
Parce qu’il y a un choix politique de soutenir la création cinématographique, il y a en parallèle un écosystème économique et artistique qui émerge dans la région.
»

Entre 2004 et 2013, la région a injecté 9,04 millions d’euros pour 60 longs-métrages.

Pour Ma Loute, place maintenant à la vie en salle, qui doit entraîner d’autres retombées, dans les salles, en termes de fréquentation. Le casting du film (Luchini, Binoche, mais aussi les acteurs amateurs du coin’) ainsi que l’image d’un réalisateur qui a élargi son public avec le succès de P’tit Quinquin, devraient aider. La production vise en tout cas les 800 000 entrées.

Pour mémoire, le dernier film tourné ici et présenté à Cannes avait lui aussi largement apporté sa pierre à l’économie régionale. C’était La Vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche en 2013. 750 000 de dépenses dans la région, 38 techniciens et 37 comédiens du cru. Et ça s’était terminé avec une Palme d’or.

Dunkerque attend «Dunkirk»

Il y a une vie après Ma Loute. Et elle sera bien remplie à partir du 24 mai par le tournage du prochain film du Britannique Christopher Nolan à Dunkerque. Dans la cité de Jean Bart, on s’attend là aussi à de belles retombées. «
On dressera le bilan à la fin. Mais nous avons un point de comparaison qui est le tournage de la série de Canal+ Baron Noir qui a généré 1 000 000 de retombées, en hébergement, restauration, consommation de produits frais, location de véhicules et figurants
», explique Jean-Yves Frémont, adjoint chargé du développement économique. «
Pour le film de Nolan, on peut tabler sur une somme plus importante car Baron Noir ne comportait pas de dimension fabrication locale de décors, une figuration aussi importante, avec plus de 1500 personnes rémunérées au total.
»

15 000 nuitées prévues

Au plus fort, précise l’élu, «
ce sont 450 personnes, techniciens, comédiens, figurants qui seront sur la plage. En quatre mois, en comprenant la préparation, ce sont 15000 nuitées prévues, des heures de gardiennage, plus ce qui est du ressort de l’attractivité
». Un capital à faire fructifier une fois les caméras éteintes.
S. LE.

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