Lomme , un couple crée un club de béhourd sport de combat médiéval en armure

À regarder ces gaillards en armures médiévales se filer de sacrées peignées, la tentation est grande de les prendre pour de grosses brutes. «
De prime abord, on a cette impression mais dans la pratique du behourd, on a surtout besoin de son cerveau !
». Julien Lieven est le président du jeune club lommois. Avec sa compagne Camille Latour, ils détiennent chacun un titre de champion de France. Tous deux âgés de 24 ans et tout en muscles (1 m 94 et 1 m 82 pour 90 kg) ils ont le profil idéal pour enfiler une armure fabriquée à la mode de la guerre de Cent ans. Car si l’approche sportive est fondée sur la stratégie du combat, ce qui traverse les siècles, l’équipement en revanche a de quoi étonner le néophyte.

Vraies armes’

Pas question de réplique folklorique ou adaptée avec du matériel contemporain. Non, de vraies copies historiques d’armures datant des XIVe et XVe siècles. Des armes recréées d’après des images de manuscrits ou d’après observation de gisants, ces tombeaux de seigneurs du Moyen Âge. Une immersion soignée dans le passé qui fait tout le charme de cette nouvelle discipline et aussi sa difficulté. Les guerriers vont à la mortaille avec des haches, des épées fauchon, des masses et des lances’ avec un bémol pour la sécurité : ces armes ont le tranchant émoussé. Sous les armures en acier, il y a des protections contre les coups.

«
L’armure pèse entre 20 et 40 kilos, précise Julien. La première fois qu’on la porte, complète celui qui vient de la boxe Thaï, on se fait battre en un clin d »il. Et puis au fur et à mesure le corps s’habitue
».

C’est qu’il faut de la souplesse et de la rapidité et une bonne assise comme dans tout sport de combat et que le rôle donné au sein de l’équipe de behourd dépend de la corpulence du sportif.

Il y a ceux qui courent, il y a les frappeurs, les bloqueurs (ce sont les plus costauds) dans ces combats entre béhourdeurs qui se déroulent avec arbitre dans une arène appelée la lice. Les guerriers combattent en duel, trois contre trois, cinq contre cinq’ voire lors de bastaille de grande envergure. «
C’est ainsi qu’à Château-Thierry où se sont déroulés les championnats de France, le 14 mars, un tournoi a réuni deux équipes de vingt personnes
», indique Camille.

‘ Et vrais coups

Julien et Camille savent que cette nouvelle discipline adhère au goût du public pour l’époque médiévale. D’autant «
qu’ils ne font pas semblants
» confient-ils, conscients que le jeu d’enfants est devenu réalité. Ou que le jeu vidéo est sorti de l’écran.

Car ce qui leur plaît le plus, comme l’explique Marc Elias, 22 ans, le plus jeune des combattants lommois, c’est que «
les coups portés le sont vraiment
». Sans retenue. Ils récoltent des bleus, forcément, mais «
rien de plus qu’au hockey-sur-glace
», assure Camille, elle qui a pratiqué ce sport.

Septentrion, un club lommois

«
Le béhourd est une discipline sportive qui est en train de se construire en France
», signale Julien Liéven le président du club lommois. Il existe une fédération française qui rassemble toutes les associations de combat médiéval en armure par équipe ou en duel. Il y a un championnat de France et un championnat du monde : ce sport est très populaire en Europe de l’Est.

À Lomme, le club a été créé il y a tout juste un mois. Il draine pour l’instant une vingtaine d’adhérents. «
Ce sport de combat est avant tout un sport d’équipe
», décrit Julien. C’est pourquoi s’il vaut mieux posséder une bonne carrure pour combattre, le béhourd n’en demeure pas moins ouvert à tous ceux qui adorent baigner dans une ambiance médiévale. «
On a besoin d’arbitre, de secouriste et d’écuyer’ » Un poste «
très important
» qui consiste à habiller le guerrier, à réparer le matériel, à suivre des yeux son poulain sur le terrain’

Le club de béhourd Septentrion s’entraîne tous les dimanches de 14 h à 17 h à la salle des Tisserands à Lomme, 60 rue Victor-Hugo.

Facebook :
septentrion-behourd-nord. Mail : julienlieven@hotmail.fr