Loi travail et 49-3 , à Lille le Parti socialiste accusé de haute trahison

Loi travail et 49-3 , à Lille le Parti socialiste accusé de haute trahison

Ils ne sont pas découragés et ils ont même encore un certain sens de l’humour. Il est 14 h 30 rue de Paris. La foule grossit. «
On dirait que nous sommes plus nombreux que mardi
», note Jeanne, drapeau rouge de la CGT en main. À ses côtés, Marie-Thérèse brandit un panneau qui a le sens de la formule. «
François, on va te coller un 49-3 dès le premier tour, en 2017.
» C’est dit.

Un peu plus loin, deux autres copines présentent une variante : «
Le 49-3 Le peuple te le rendra dans les urnes.
» Un petit malin ajoutera à B à urnes. Une manière de dire que la coupe est pleine. Et encore. «
Sur l’échelle de Richter de la contestation, nous n’en sommes qu’à 2 et l’échelle monte jusqu’à 9
», prévient Matthias Wattel, de l’union locale CGT de Lille.

« Socialo, collabo »

Les manifestants ne baissent pas les bras et espèrent désormais un blocage économique du pays pour faire plier François Hollande, qui ne compte pas que des amis dans la manif. C’est même l’ensemble du PS qui est pris en grippe par la foule. «
Socialo, collabo
», reprend en ch’ur le cortège. «
C’est un parti qui est désormais clairement à la solde du grand capital et des ennemis des travailleurs
», résume Jean-Louis, un Armentièrois de 47 ans.

Même Martine Aubry, qui est pourtant opposée à la loi, en prend aussi pour son grade. C’est le cas également de la députée Audrey Linkenheld, qui n’envisageait pas de voter le texte. Devant sa permanence parlementaire, rue Faidherbe, la colère monte sensiblement. «
Tout le monde déteste le PS
», tonne la foule. Des doigts d’honneur rejoignent le ciel où l’hélicoptère de la police veille au grain. «
Nous sommes tous trahis, le PS nous a abandonnés, se désole Pierre, 51 ans. Jamais plus, je ne voterai pour eux. C’est fini.
»

Calme

Depuis le départ du cortège, de violentes détonations déchirent la ville. Ce sont des cheminots qui font exploser des pétards (maison) à griffes. On se bouche les oreilles. À l’arrière, l’ambiance est beaucoup plus calme. Pas étonnant : des dizaines de cars de police et un escadron de CRS armé comme un porte-avion ferment la marche. Du coup, les casseurs ont préféré cette fois se mettre aux abonnés absents. Morale de l’histoire : quand on veut, on peut !

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