Lille Tattoo Festival#2 , la quête de sens au bout des doigts et de la démarche

Lille Tattoo Festival#2 , la quête de sens au bout des doigts et de la démarche

«
Ce n’est pas une convention traditionnelle. L’esprit artistique hante les murs, comme le mélange des disciplines. Disons, qu’on est plutôt sur un art de vivre…
» Sabine Duthoit, l’une des organisatrices du Lille Tattoo Festival#2, déploie ses jolis bras colorés. «
Ce que l’on met en avant c’est la génération des tatoueurs issus des Beaux-arts, férus d’illustration, de street art, de cultures urbaines.
»

La quête de sens

L’affirmation du style, sa singularité ; la quête de sens… Voilà ce que recherchent les clients au centre d’un double paradoxe. Woody, tatoueur lillois réputé, le résume d’un trait : «
Avant on se tatouait pour être différent. Aujourd’hui, pour être comme tout le monde
». Lui s’inquiète non seulement de l’effet de mode qui touche certaines compositions, mais également du fait qu’un beau dessin sur une feuille n’est pas forcément un tatouage qui vieillira bien. «
L’apprentissage devient de plus en plus rare. Il faut intégrer le vieillissement de la peau, les changements physiques…
» Autant d’interrogations auxquelles «
l’artisan et non l’artiste
» fait face. En noir et blanc, avec un style qu’il qualifie de simple et efficace. Un point, c’est tout. La démarche sincère assure le succès de sa boutique, rue de la Barre. «
Deux à quatre mois d’attente. C’est bien car tout va beaucoup trop vite
». Se faire tatouer répond à la raison.

«
C’est vrai que cela a perdu de son côté sulfureux
», glisse Sabine Duthoit. Qui, convaincue, prolonge par un : «
Mais cela se popularise dans le bon sens…
» Ouverture d’esprit, diversité culturelle, tolérance, voilà le credo revendiqué. Devant l’interrogation qui pointe, la jeune femme confie que certains de ses tatouages marquent des étapes importantes de sa vie. Que d’autres sont autant de talismans ou qu’ils évoquent de connexions particulières avec des proches. L’histoire d’une vie réinterprétée sur un corps. Avec pour exigence commune, le sens qui en découle. Ici par voie artistique.

Lille Tattoo Festival#2, de 10 h à 19 h, au Grand Sud, 50, rue de l’Europe à Lille.

http://lilletattoofestival.com/

Cent tatoueurs, dix pays, un art de vivre

Cent tatoueurs et plus de dix pays représentés. Un parrain adulé par les connaisseurs. Xoil. «
Une tonalité résolument orientée vers le tatouage contemporain riche d’influences, jonglant entre les arts graphiques, le street art ou l’illustration’

» Mais pas que. Les portraits du photographe londonien, Alan Powdrill, frappent les esprits dès l’entrée du Grand-Sud. Ils dévoilent et propulsent (lire ci-dessus
) l’intimité réfléchie de la démarche sous le nez des visiteurs. Un corps, un support, une uvre, une âme, un objet’ Les interrogations se multiplient. Tout comme les ongles rutilants de jolies filles qui passent, adeptes de « nail »’

Ce festival est plus qu’une simple convention centrée sur le tatouage. On y respire au passage l’air de nuques dégagées avant de revenir à l’essentiel. «
Je peux vous préparer des choses légères, déterminer précisément l’endroit où vous voulez vous faire tatouer’

» Le dialogue renvoie à un rencontre avec l’un de ces «
talents confirmés ou en devenir

» au pouvoir de vous marquer à vie. Pour les moins audacieux, cheveux et barbe repoussent.

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