Lille , bientôt des emplacements officiels pour les food-trucks

Lille , bientôt des emplacements officiels pour les food-trucks

En sa qualité d’adjoint au maire chargé de l’espace public, c’est Jacques Richir qui pilote cette petite révolution de’ palais. L’élu estime que les choses ont changé et que le phénomène food-truck mérite d’être réexaminé favorablement. «
C’est vrai que les débuts ont été difficiles avec des camions s’installant de façon anarchique avec des critères d’hygiène pas souvent satisfaisants, voire déplorables. On a dû faire les gros yeux. Il y a eu des abus.
» Jacques Richir se souvient ainsi de ce food-truck stationné devant un passage protégé.

C’était avant. «
Aujourd’hui, il faut reconnaître que les food-trucks proposent une variété de nourritures de qualité, qui ont conquis une nouvelle clientèle par le biais notamment des réseaux sociaux et qu’ils s’installent souvent dans des lieux privés
», analyse celui qui est aussi médecin. Dommage pour le grand public.

C’est la raison pour laquelle, la ville a proposé aux exploitants de food- trucks de la métropole (une quinzaine environ) de les réunir autour d’une table. «
Nous avons déjà eu deux réunions de travail très constructives. » Un double objectif : élaborer une charte des droits et des devoirs et cartographier les lieux où ils pourront s’installer avec la bénédiction municipale. Pas forcément simple.

La foudre des restaurateurs

Si les cantines ambulantes drainent les foules, elles s’attirent aussi les foudres du milieu de la restauration. Les commerçants rappellent qu’ils paient des taxes et qu’un fonds de commerce coûte cher. Jacques Richir en a bien conscience. «
On ne permettrait pas à un food-truck de s’installer place de la Gare, il n’est pas question de déclarer la guerre aux commerçants.
» Mais l’élu centriste note cependant que les propriétaires ont eu aussi un local, «
un labo pour préparer leurs plats et qu’ils paieront également une redevance pour occupation du domaine public
».

L’ambition est de pouvoir disposer d’un food- truck différent chaque jour sur les futurs lieux sélectionnés. Le tout pourrait se mettre en marche au mois d’octobre.

Une tradition qui a la frite

Le concept de food-truck, comme son nom l’indique, est né aux États-Unis avec la crise économique, qui a durement frappé la planète. Manger pas trop mal pour pas trop cher, c’était l’idée. Le concept s’est propagé en Europe quelques années plus tard, notamment en France. L’histoire retiendra que c’est à Paris en 2011 que le premier camion-cantine, Le Camion qui fume, inaugura cette nouvelle tendance de la bouffe de rue pour ne pas dire street food. En 2015, selon un site spécialisé, on compte plus de trois cents food-trucks.

Dans la métropole lilloise, ils sont une vingtaine. Chez nous, le phénomène n’est pas vraiment une révolution si on se rappelle la célèbre baraque à frites remise au goût du jour des Français par le film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch’tis. À Lille, il resterait sept friteries selon Jacques Richir.

Concernant les food-trucks, le marché devrait continuer à croître. Mais toutes les villes ne sont pas Paris ou Lille. Les professionnels regrettent, en effet, la frilosité des pouvoirs publics et la difficulté d’obtenir des autorisations.

FK.L.

Des sites internet, une émission de télé’

Le principe d’un commerce itinérant est de bouger. Du coup, difficile pour le consommateur de retrouver son food-truck favori, surtout dans le dédale des villes de la métropole lilloise. Quelques clics suffisent aujourd’hui pour les dénicher. Les sites monitinerant.com. ou fousdetrucks.com détaillent, en effet, les jours de présence, les horaires d’ouverture des camions-cantines tournant dans la métropole. À Lille, ils sont notamment fidèles aux entrées d’Euratechnologies et du B’twin village. À partir d’octobre, ils seront plus nombreux.

Sentant le bon beurre à venir, France 2 avait même lancé en mars dernier une émission de téléréalité baptisée « Mon food-truck à la clé ». Le camion est vite tombé en panne. Faute d’audience, l’émission a fermé boutique le 22 mai. Manifestement, les ménagères de moins de cinquante ans étaient trop occupées en cuisine pour regarder celle du food-truck. FK.L.

Leave A Reply