L’humoriste Nicole Ferroni fait le buzz avec sa vidéo sur le secret des affaires (VIDÉO)

10 millions, ou plutôt 10 358 089 millions à l’heure où sont écrites ces lignes. C’est le nombre de vues que comptabilise la vidéo de l’humoriste Nicole Ferroni, postée sur son compte Facebook. Le sujet La directive sur la protection du secret des affaires, censée protéger les entreprises qui seraient victimes d’espionnage. Dans sa vidéo, celle qui est aussi comédienne et chroniqueuse sur France inter, ironise sur l’hypocrisie d’une telle loi.

Elle apostrophe ainsi Constance Le Grip, la rapporteuse de la directive : «
Le secret d’affaires, c’est une loi qui permettra à une entreprise de mieux protéger ses données au motif qu’elles peuvent être volées. Et donc d’attaquer les personnes qui pourraient les voler. Et vous dites dans votre discours que c’est pour mieux protéger les PME’
»

Mieux protéger les PME Pour Nicole Ferroni, la rapporteuse, s’est faite «
lobbytomiser le cerveau, c’est-à-dire quand on se fait lobotomiser par un lobby
». L’occasion de rappeler que le plus préjudiciable pour les PME est plutôt de se faire voler son argent.

Et que de nombreuses multinationales, par le biais de l’évasion fiscale, ne paient que très peu d’impôts
: «
De grandes entreprises comme Google, Amazon, Facebook, Apple ne payent que 3 à 6 % d’impôts grâce à l’évasion fiscale [‘] alors que les PME, elles, en payent
30 %
. Bam dans ta gueule les PME !
»

Une loi adoptée à 77 % par le parlement européen

Comme le rappelle très justement Nicole Ferroni, la directive sur la protection du secret d’affaires permettra surtout à des grands groupes, sous prétexte de protéger leurs données, de ne pas donner d’informations d’intérêt commun. Et, a fortiori, cette loi permettrait à ces entreprises d’attaquer toute personne révélant ces données. De quoi inquiéter les journalistes et lanceurs d’alertes.

Alors, pour Nicole Ferroni, la «
Loi secret d’affaires = cacaboudin
». Pourtant, le jour même où elle a posté sa vidéo, la directive a été adoptée par le parlement européen. Mais le combat continue pour celle qui est aussi une ancienne professeure d’SVT : elle a publié dans la foulée un tableau montrant quels eurodéputés français ont voté pour et contre cette directive.

Capture d’écran d’un post Facebook de Nicole Ferroni

«
Bonjour, comme convenu un tableau version Oui-Oui & le Secret d’Affaires du vote de nos eurodéputés, suite à l’adoption de la directive Secret d’Affaires au parlement européen le jeudi 14/04/16 (et dessous, les liens qui m’ont permis de le construire’ bon appétit)
», est-il écrit par l’humoriste.

Au final, le texte a été adopté à 77 % par l’ensemble du parlement européen’ À défaut d’avoir réussi à empêcher le vote, Nicole Ferroni aura au moins sensibilisé 10 millions de personnes sur cette directive.