L’hémorragie se poursuit au sein d’EE-LV avec le départ de Denis Baupin

L'hémorragie se poursuit au sein d'EE-LV avec le départ de Denis Baupin

«
Désaccords stratégiques
». C’est de cette manière que Denis Baupin a justifié son départ après 27 ans chez les Verts dans un courrier adressé à David Cormand, secrétaire général du parti.

«
Plus que jamais, engager et mettre en uvre la décroissance et la sortie du nucléaire, pas à pas, malgré les obstacles de tous ordres et les conservatismes, reste mon combat prioritaire
», écrit-il. Mais «
je partage de moins en moins les choix stratégiques du mouvement.
» Le vice-président de l’Assemblée nationale regrette notamment le refus de Cécile Duflot et de Pascal Canfin d’intégrer le gouvernement de Manuel Valls en 2014.

«
Il faut assumer le rapport au pouvoir et être en capacité de passer des compromis
», estime le député de Paris, résumant son désaccord avec la direction du parti.

Denis Baupin quitte EE-LV juste après sa compagne, Emmanuelle Cosse

Denis Baupin est le sixième membre d’EE-LV à prendre le large en neuf mois. Le coprésident des députés écologistes François de Rugy avait inauguré la série fin août, rapidement imité par son homologue du Sénat Jean-Vincent Placé, puis par l’autre co-présidente Barbara Pompili. Ces deux derniers sont depuis devenus secrétaires d’État, respectivement à la Réforme et de l’État et à la Biodiversité.

Le paroxysme de cette crise fut l’entrée au gouvernement en février de la compagne de Denis Baupin, Emmanuelle Cosse, alors secrétaire nationale d’EE-LV. Elle avait été radiée du parti.

2017 en ligne de mire

David Cormand a qualifié ce nouveau départ sur Twitter de «
diversion opportune sur la stratégie pour éviter de parler écologie et faire oublier les 17 %
» obtenus dimanche par le candidat du parti lors du premier tour de l’élection législative partielle de Nantes pour remplacer Jean-Marc Ayrault.

Pour EE-LV, né d’un rapprochement des Verts et de plusieurs chapelles écologistes en 2010, la question de la stratégie électorale demeure à l’ordre du jour. Cécile Duflot, à qui l’on prête l’ambition d’une candidature, s’était dite favorable à «
une primaire des gauches et de l’écologie
». En réalité, la primaire est sérieusement compromise par la fin de non-recevoir de Jean-Luc Mélenchon comme par le refus du Parti communiste de participer à un processus auquel concourrait également François Hollande.

Le chef de l’État, englué dans une impopularité record, dira «
à la fin de l’année
» s’il sollicite un second mandat. Mais avec le retour d’écologistes au gouvernement quelques semaines après le succès de la COP21, la stratégie élyséenne semble claire : éviter une candidature écologiste en 2017, et réduire ainsi le risque d’un nouveau « 21 avril 2002 ».

David Cormand sur Twitter

Départ de Denis Baupin… Diversion opportune sur la stratégie pour éviter de parler écologie et faire oublier les 17% #EELV dans la #4403

‘ David Cormand (@DavidCormand) April 18, 2016

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