Les habitants de Loon-Plage invités à tailler dans le budget

Les habitants de Loon-Plage invités à tailler dans le budget

Conseils citoyens, de quartier et même assemblées de village (lire ci-dessous). Dans nos archives, 4
730 occurrences depuis 2006 à la recherche « démocratie participative ». Pour autant, l’initiative de Loon-Plage, commune de 6 000 habitants près de Dunkerque, sort de l’ordinaire.

Trouver avec lui 300 000 d’économies

Le maire, Eric Rommel (PRG), propose à ses administrés de trouver avec lui 300 000 d’économies. «
Nos dotations baissent, on a déjà taillé dans le gras. Là, il faut augmenter des tarifs, supprimer des politiques. Avec le conseil, on s’est réuni mais chaque coupe nous faisait mal. Alors j’ai eu cette idée.
»

Tous les habitants ont été invités, 300 ont participé à une première réunion, et le premier magistrat en espère autant pour les travaux pratiques le 23 juin. Hausse du tarif de la cantine Suppression du colis des aînés Spectacles en moins Subventions à telle ou telle association sportive à raboter Et même hausse des impôts Ces possibilités seront soumises à la sagacité des citoyens, réunis par petits groupes, chacun épaulé par un élu pour chiffrer telle ou telle coupe. Chaque table remettra une copie. Le maire espère que se dégageront des positions communes. «
Nous avons mis en place énormément de politiques, peut-être que certaines ne valent plus le coup. C’est un moyen de les évaluer.
»

« Ça va peut-être rater »

Mais n’est-ce pas aussi un manque de courage politique «
Les habitants sont plutôt très gentils avec moi. Je suis maire depuis quinze ans, j’ai été réélu à 82 % au 1er tour avec 77 % de participation. Un habitant qui râlait parce qu’il m’aime bien m’a dit :
Vous n’avez pas besoin de ça.
Au contraire, je prends des risques. Ça va peut-être rater. Des habitants vont peut-être me demander de supprimer le marché de Noël alors que j’y suis attaché.
Ou vouloir devenir maire après avoir appris à faire un budget
», sourit-il. Si bien élu, il est largement plus représentatif que les 300 personnes susceptibles d’être à cet atelier. Une erreur serait de ne s’appuyer que sur cette consultation, sans garder le dernier mot. Mais garder le dernier mot, c’est aussi décourager la participation.

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