Les Français plus tolérants en 2015 malgré une explosion des actes antimusulmans après les attentats

Les Français plus tolérants en 2015 malgré une explosion des actes antimusulmans après les attentats

Mosquées incendiées, agressions antisémites, conflits à Calais autour de l’accueil des réfugiés’ Au regard de ces paramètres, les résultats de l’enquête sur le racisme en France publiés ce lundi ont de quoi surprendre. «
L’indice de la tolérance
» des Français «
marque en 2015 une nette progression
» (+5 points), après quatre années de baisse suivies d’une stabilisation en 2014. Cela «
vaut pour l’ensemble des groupes, qui semblent mieux acceptés
».

Concrètement, quand on demande aux 1015 personnes interrogées par l’institut de sondage Ifop si «
les Noirs
», «
les Roms
» ou encore «
les Juifs
» sont «
des Français comme les autres
», ou «
s’il y a trop d’immigrés en France
», ils répondent de manière un peu plus tolérante que les Français interrogés l’an passé.

« Choc émotif » après les attentats…

Les attentats de janvier et du 13 novembre auraient eu, étonnamment, un impact positif sur la tolérance des Français, note la présidente de la CNCDH Christine Lazerges. «
Il y a vraiment un avant et un après. Il y a eu un choc émotif, (‘) une sorte d’intériorisation que nous étions tous responsables de la montée du radicalisme
», explique-t-elle. Il est, par contre, «
encore trop tôt pour évaluer la pérennité de cette remontée
».

… mais aussi une hausse des violences

Paradoxalement, les injures et menaces à caractère raciste, antisémite et antimusulman atteignent en 2015 «
un sommet depuis que ces statistiques sont relevées
». 2 034 actes ont été enregistrés en 2015 contre 1 662 en 2014, soit une hausse de plus de 20 %.

Les actes antimusulmans ont plus que triplé (+223 %) : de 133 en 2014, ils sont passés à 429 en 2015, avec deux pics les jours qui ont suivi les attentats de janvier et du 13 novembre. Mais les Musulmans ne sont pas les seuls touchés. Si les infractions antisémites ont enregistré un léger recul de 5,1 %, elles restent élevées (de 851 à 808). Les autres actes racistes, quant à eux, augmentent de 17,5 % (de 678 en 2014 à 797 en 2015).

«
Ce n’est que la criminalité apparente, on est à mille lieues de la criminalité réelle
», a mis en garde Christine Lazerges. Les statistiques ne prennent en compte que les plaintes. «
Le racisme au quotidien est infiniment plus subtil
», a-t-elle rappelé.

Antisémitisme toujours présent

Si «
plusieurs indicateurs vont dans le sens d’un reflux de l’antisémitisme en France en 2015, (‘) la persistance de vieux préjugés antisémites et les violences dont ils sont victimes invitent à la prudence
».

La population juive, qui représente moins de 1 % de la population totale, est la cible de 40 % des actes racistes commis en France (contre 51 %) en 2014, souligne le rapport.

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