Les Blouses roses ces mamans bis de l’hôpital d’Armentières

Les Blouses roses ces  mamans bis  de l'hôpital d'Armentières

Chaque jour de la semaine, les Blouses roses investissent tous les services des hôpitaux français. Le lundi soir, retraités, jeunes travailleurs ou mamans en congé maternité changent de masque. À Armentières, armées de livres et de leur cape rose, elles viennent combattre l’isolement au service pédiatrie.

Des contes pour s’évader

Les berceuses, comme on les appelle, entrent dans les chambres, s’assoient discrètement auprès des enfants pour leur murmurer des histoires, comme une fenêtre ouverte sur le monde extérieur : «
Heureusement, qu’il y a leur présence. Ça nous permet de nous évader et ça apporte de l’énergie
», déclare Estelle, hospitalisée depuis un mois.

Donner de son temps pour réduire le sentiment de solitude, c’était comme une évidence pour Alexis Sibarni, nouvelle dans l’association. «
J’ai découvert les Blouses roses dans une émission à la télévision sur les enfants à l’hôpital. Cela m’a beaucoup touchée, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose
», déclare la bénévole. Elle est épaulée ce jour-là, par une compère, elles ne sont que deux dans le service, le nombre minimum pour pouvoir agir. «
On fonctionne en duo, nous n’avons pas le droit d’intervenir seul. Mais le problème c’est que le soir, nous manquons de bénévoles
», explique Valérique Boignard, coéquipière.

C’est pourquoi l’association fait régulièrement des appels à candidature. Beaucoup de personnes veulent aider à leur manière, mais intégrer l’univers hospitalier demande de la persévérance. Chaque nouveau bénévole doit découvrir les différents services et apprendre à écouter mais aussi, à se protéger’ «
Certains d’entre eux n’ont pas assez de recul et ne terminent pas la formation
», affirme Valérie.

Ce n’est pas tout rose certes, mais les berceuses repartent souvent avec la petite satisfaction d’avoir permis à un enfant de penser à autre chose. C’est le cas de Karim, hospitalisé depuis une semaine, qui attend impatiemment l’arrivée de « ses » berceuses, devant l’entrée de la salle de jeu.

Contact :
blousesroses-armentieres@orange.fr

« À l’hôpital, la vie continue toujours », grâce aux Blouses roses

Ramener la vie de l’extérieur à l’hôpital, c’est le rôle qu’elles investissent depuis soixante-douze ans, à travers des activités ludiques et des ateliers découverte. On les repère de loin dans les couloirs, blouses « flashy », sourire aux lèvres, ces bénévoles clament leur slogan comme un défi, face à la maladie et à l’ennui. Retraités, enseignants, étudiants, etc., les profils sont divers : «
Pour ma part, je suis secrétaire à mi-temps. J’avais donc du temps libre à donner. Aujourd’hui, après un parcours de découverte auprès des anciens, je souhaite intégrer le groupe
», explique Maria. Mais être Blouse rose ne s’invente pas, chaque nouveau membre doit suivre trois formations obligatoires (savoir-être et savoir-faire, hygiène et sensibilisation à l’écoute active). Des formations qui coûtent entre 60 et 80 par personne, ce qui limite le nombre de place chaque année pour les candidats, car les budgets sont limités’

Solidarité de sponsors

«
Comme partout, les subventions baissent, certaines municipalités ont même complètement supprimé leurs aides. Alors, on cherche ailleurs’
», déclare Dominique Pesant, présidente des Blouses roses d’Armentières.

Et les bénévoles ne comptent par leur énergie pour récolter des fonds, à travers des actions comme des ventes de jouets ou encore des brocantes. L’association peut aussi se reposer sur la solidarité de certains sponsors, tel que le Ch’ti Bike tour qui leur a versé l’année dernière près de 1 000 , sur la recette des participations. Des dons qui sont aussitôt investis dans un atelier tricot en gériatrie, par exemple ou des activités culturelles pour les enfants.

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