Les automobilistes redoutent les routes nationales et départementales (INFOGRAPHIE)

Les automobilistes redoutent les routes nationales et départementales (INFOGRAPHIE)

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En octobre dernier, un autocar percute un camion sur une petite route de campagne, causant la mort de 43 personnes, pour l’essentiel des seniors partis en excursion au pied des Pyrénées. Quelques mois après l’accident de Puisseguin, un van transformé en minibus percute un poids lourd de plein fouet dans l’Allier. Les douze occupants du véhicule, des Portugais venant de Suisse et retournant dans leur pays, décèdent. Dans les deux cas, la dangerosité du réseau est pointée du doigt. C’est à l’aune de ces deux accidents mortels qu’Axa prévention a décidé, dans le baromètre qu’il publie depuis plus de dix ans, de s’intéresser aux petites routes.

Les départementales et les nationales effraient

Le constat est sans appel : quatre automobilistes sur dix redoutent les départementales et les nationales. « C’est logique, juge le directeur de l’Association de prévention routière du Pas-de-Calais, Jean-Claude Hautecoeur. Les petites routes sont sinueuses, à double sens et très souvent sur deux voies. Il y a un fort taux de collisions frontales. » Certaines sont particulièrement dangereuses. C’est le cas de la départementale 939 qui mène au Touquet, « où l’on oscille entre des portions à quatre voies et d’autres à deux voies alors que cette route de la mer fortement fréquentée ».

Logique, certes, mais les automobilistes qui ne se sentent pas en sécurité sur le réseau secondaire n’évoquent aucun des critères avancés par le spécialiste de la prévention routière. Un tiers d’entre eux évoquent plutôt la mauvaise signalisation des zones de danger, tandis que plus de la moitié évoquent le manque d’entretien des infrastructures. « Si le Français était un peu plus respectueux des distances de sécurité et faisait plus attention à sa vitesse, il y aurait déjà beaucoup moins d’accidents », tacle Jean-Claude Hautecoeur. D’après l’étude, un quart des automobilistes reconnaissent rouler fréquemment à 120, voire à 130 km/h sur ces routes.

Les autoroutes rassurent

Trafic dense, cyclistes et piétons dans tous les sens, le sentiment d’insécurité est également très fort en ville. En revanche, l’autoroute rassure. Seuls 13 % des Français interrogés se déclarent en insécurité sur ces voies rapides.

Jean-Claude Hautec’ur n’est toujours pas étonné : « Sur l’autoroute, vous roulez en ligne droite et sur quatre voies séparées par une rambarde. » Les automobilistes ne réalisent pas toujours le danger. À tel point qu’un sur trois peut conduire sans s’arrêter quatre ou cinq heures d’affilée. Un comportement dangereux. « On l’oublie souvent, mais la fatigue est un facteur d’accidents. » En 2014, d’après l’Association de prévention routière, elle était impliquée dans 18 % des accidents mortels sur l’autoroute.

Alcool et téléphones: baisse des comportements à risque

Pour la première fois en 35 ans, le nombre de morts sur les routes a augmenté deux années de suite, en 2014 et en 2015. Pour l’instant, cette tendance à la hausse ne s’inverse pas en 2016. Si le nombre d’accidents baisse, ils sont plus meurtriers.

Pourtant, les automobilistes font plus attention à leur comportement, d’après le baromètre publié par Axa prévention hier. Ils sont moins nombreux à déclarer prendre la route après avoir bu deux verres d’alcool 23 % contre 28 % en 2015. Et ils téléphonent moins en conduisant, même si un automobiliste sur trois déclare toujours prendre des appels au volant.

La sensibilisation porte ses fruits

«
Les gens sont plus respectueux
», constate au quotidien le directeur de l’Association de prévention routière du Pas-de-Calais, Jean-Claude Hautec’ur. «
Encore ce matin, après avoir suivi notre stage de sensibilisation, plusieurs personnes m’ont assuré qu’elles ne prendront plus le volant si elles ne sont pas sûres de leur taux d’alcoolémie.
»

Les campagnes déployées par les associations de sécurité routière semblent porter leurs fruits. «
Le message finit par rentrer.
» Même s’ils ne respectent pas toujours cette règle, tous les jeunes ont en tête le slogan martelé par la Sécurité routière
: «
Sam, celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas.
»

La génération suivante ne risque pas non plus de l’oublier. «
On a cinq binômes qui parcourent le Pas-de-Calais, et notamment les écoles, pour sensibiliser les Nordistes au risque routier
», raconte Jean-Claude Hautec’ur. Et depuis la rentrée de septembre, tous les lycéens doivent suivre un module obligatoire de trois heures de sensibilisation.

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