Les auto-écoles low cost se multiplient dans le Nord-Pas-de-Calais , une vraie bonne affaire

Dans la région, le chantre du permis à bas prix, c’est Guillaume Wrick. En février 2013, il ouvre sa première auto-école « Permis pas cher » à Lille. Aujourd’hui, il est à la tête de onze agences dans les deux départements et prévoit l’ouverture d’une douzième avant la fin de l’année.

La clé de son succès Un forfait de base à moins de 800 euros. Un argument qui a su séduire Bastien. À 25 ans, le jeune homme s’était inscrit dans une auto-école traditionnelle mais il a raté son permis. Cette fois-ci, il a choisi le low cost : «
C’est moins cher et ici, si on loupe son code ou son permis, on ne doit rien payer en plus pour avoir une nouvelle date.
»

Un argument de poids lorsqu’on sait que certaines auto-écoles demandent des frais de réinscription au cas où le permis n’est pas obtenu dans un certain délai. C’est arrivé à Camille, étudiante de 25 ans inscrite dans une auto-école traditionnelle à Tourcoing : «
J’ai dû payer 135 euros de frais pour pouvoir rester inscrite parce que je n’avais pas le temps d’aller au code. »

« Low cost mais pas discount »

Si le prix d’appel du forfait de base de Permis pas cher est séduisant, il ne comprend que la formation au code et son examen, les 20 heures de conduites obligatoires et le passage de l’épreuve pratique. Le problème, c’est qu’en moyenne, les candidats au permis de conduire arrivent le jour J avec plus de 30 heures de leçons derrière eux. Passé ce forfait, l’heure de conduite supplémentaire coûte 36 euros. On est donc plus proche des 1200 euros que du prix initial. «
On est low cost mais pas discount. On a étudié les charges au coup par coup et fait des économies là où on pouvait mais il y a des dépenses dont on ne peut pas se passer
», justifie Guillaume Wrick.

En dehors de tout forfait, Permis pas cher propose également des heures de conduite à 28 euros alors qu’en moyenne une heure de leçon est tarifée 40. Un prix très attractif qui appelle un certain nombre de contraintes : les heures doivent être réservées et payées deux semaines à l’avance, elles ne peuvent être remboursées ou échangées. «
C’est peu clair. C’est sûr, le prix d’appel est intéressant mais après ça varie, le client est un peu perdu
», critique Marie-Françoise Le Berre, présidente du Conseil national des professions de l’automobile.

Pour elle, l’autre problème de ces chaînes low cost, c’est aussi l’absence de lien moniteurs-candidats. «
Pour drainer de plus en plus de monde, ils favorisent le code en ligne et le candidat perd le lien avec le moniteur. C’est important qu’il puisse poser des questions pour bien comprendre les situations dangereuses, soutient la présidente. Vu la réforme, et les résultats catastrophiques au nouveau code, il va bien falloir qu’on revienne aux bases.
»

Louer une voiture auto-école

Pour Soumia, les heures supplémentaires sont un vrai budget. Pour s’en sortir, elle a trouvé la solution : «
Je finis mon forfait et je louerai une voiture à doubles commandes
», explique la jeune femme. Le concept Louer une voiture munie de commandes côté conducteur et passager. Un moyen efficace pour payer moins cher.

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, la société de location DLM propose ce type de véhicules pour seulement 24 euros les deux heures. Pour remplir les conditions, l’apprenti doit avoir au moins 16ans et être titulaire d’un livret de conduite (délivré dans une auto-école) mais sans toutefois avoir effectué 20 heures de conduite. Pour ce qui est du moniteur, aucune formation ne lui est demandée. Il doit tout simplement être détenteur du permis depuis au moins cinq ans et ce, sans interruption.

Des heures en complément

Bien sûr, le prix défie toute concurrence mais pour Marie-Françoise Le Berre, présidente du CNPA, l’absence de formation de l’accompagnateur pose un vrai problème de sécurité
: «
Comment quelqu’un peut-il devenir moniteur du jour au lendemain
, s’insurge-t-elle. Un moniteur sait comment gérer un élève débutant, il a été formé pour ça !
»

De son côté, DLM l’assure, ils n’ont recensé aucun accident avec ce type de véhicule. «
En règle générale, les clients louent ces voitures pour compléter une formation à l’auto-école.
»

Un bon plan pour acquérir de l’expérience supplémentaire, à condition de trouver un prof’