L’Egypte et la Grèce affirment que des débris de l’avion d’Egyptair disparu ont été retrouvés

L'Egypte et la Grèce affirment que des débris de l'avion d'Egyptair disparu ont été retrouvés

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

Le 20.05.2016 à 08h32

Mis à jour le 20.05.2016 à 22h23

Dans un hôtel de l’aéroport du Caire, les familles de victimes attendent toujours, dans l’angoisse, des explications sur la disparition de leurs proches. Mais au lendemain du crash de l’avion d’EgyptAir Paris-Le Caire, qui s’est abîmé en mer dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 mai avec soixante-six personnes à son bord, les circonstances de l’accident demeurent toujours mystérieuses, aucune piste n’étant pour l’instant privilégiée.

Parmi les passagers dont deux bébés et un enfant figuraient trente Egyptiens, quinze Français et des ressortissants de dix autres pays.

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L’armée égyptienne a affirmé, vendredi 20 mai, avoir repêché des effets personnels de passagers et des débris d’avion à 290 km au large d’Alexandrie. Alors que les recherches internationales continuaient, le ministre de la défense grec, Panos Kammenos, a annoncé qu’un « membre humain, deux sièges et une ou plusieurs valises » avaient été retrouvés.

Jeudi, la découverte de débris appartenant au vol MS804 avait été annoncée une première fois par le ministère de l’aviation civile égyptien, puis démentie.

L’Agence spatiale européenne (ESA) a dit qu’un de ses satellites avait détecté une possible nappe de pétrole, « longue d’environ 2 kilomètres », « à environ 40 kilomètres au sud-est du dernier emplacement connu de l’avion ». L’ESA ajoute cependant qu’« il n’y a aucune garantie que la nappe de pétrole provienne de l’appareil ayant disparu. »

Une image de l’armée égyptienne montre un navire militaire égyptien participant aux recherches pour localiser les débris de l’avion A320 d’EgyptAir qui s’est abîmé jeudi 20  mai en Méditerranée.
Crédits : REUTERS TV / REUTERS

Aucune hypothèse écartée

Défaillance technique  Acte terroriste Aucun élément tangible ne permet, pour l’instant, de privilégier l’une ou l’autre piste. « Toutes les hypothèses sont examinées, mais aucune n’est privilégiée, car nous n’avons absolument aucune indication sur les causes » de l’accident, a dit vendredi le ministre des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault.

Le vol MS804 a soudainement disparu des écrans radars jeudi après 2 heures du matin sans qu’aucun problème ait été signalé par le pilote et alors que les conditions météorologiques étaient bonnes. Livré à EgyptAir en novembre 2003, l’Airbus A320 avait accumulé 48 000 heures de vol, ce qui est relativement peu selon le constructeur aéronautique européen. Le pilote avait environ 6 275 heures d’expérience, dont plus de 2 000 sur A320 ; et le copilote, 2 766 heures, a précisé de son côté EgyptAir.

La disparition de l’avion n’a pas été revendiquée par un groupe terroriste. Au début de novembre, la branche égyptienne de l’organisation Etat islamique (EI) avait rapidement dit être à l’origine de l’explosion d’une bombe en plein vol dans un avion de touristes russes au-dessus du Sinaï, le 31 octobre.

Du côté égyptien, le premier ministre, Chérif Ismaïl, a déclaré jeudi qu’il était trop tôt pour avancer la moindre explication, mais son ministre de l’aviation civile, Chérif Fathi, tout en restant extrêmement prudent, a avancé que l’hypothèse d’un acte terroriste était plus probable que celle d’une défaillance technique.

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Les recherches continuent, une enquête est ouverte

Des avions et des navires déployés par l’Egypte poursuivaient leurs opérations de recherches vendredi. Les Etats-Unis et la France s’y sont associés, Paris dépêchant dans la zone un Falcon 50 de reconnaissance, jusqu’alors assigné à la mission européenne de lutte contre le trafic illicite de migrants en Méditerranée. La marine française devait également envoyer un avion plus grand, un Atlantique 2, et un navire de patrouille.

A Paris, le parquet a ouvert une enquête sur la disparition du vol MS804, et trois membres du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) et un conseiller technique d’Airbus ont été dépêchés au Caire pour participer aux investigations. Conformément aux règles édictées par l’ONU, l’Egypte aura la responsabilité de l’enquête, avec l’assistance des pays concernés, dont la France, où l’avion avait été assemblé, et les Etats-Unis, où se trouve le fabricant des réacteurs Pratt & Whitney qui équipaient l’avion.

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