Lecelles inondé , non les Belges n’y sont pour rien !

Lecelles inondé , non les Belges n'y sont pour rien !

Dans le chaos, il fallait trouver un coupable, une explication aussi. «
Non, mais 24 heures après les orages, ce n’est possible, on n’avait jamais vu l’Elnon déborder ainsi. Ce ne peut être que les Belges qui ont ouvert les vannes !
». Des réflexions de ce genre, nos journalistes sur place, en ont récolté à la pelle. Et pourtant, rien n’est vrai.

« Un phénomène naturel »

«
Ce sont de fausses rumeurs », rétablit Monique Huon. La directrice du syndicat mixte d’aménagement hydraulique des vallées de la Scarpe et du Bas-Escaut connaît bien le secteur et la thématique des inondations, d’autant mieux que son syndicat est à la man’uvre sur ces questions de prévention de crues. «
Non, il n’y a pas de vannes en Belgique
! ». Ces rumeurs ne sont donc que pur fantasme, le reflet de la bonne vieille rivalité franco-belge : «
La semaine dernière, ce sont les Belges, inondés du côté de Mons et Hensies, qui accusaient les Français d’avoir ouvert leurs vannes
! » Faux, bien sûr, là encore.

Ces crues sont dues à «
un phénomène naturel
», soit les pluies torrentielles qui se sont abattues sur notre région et en particulier sur la Pévèle, 24 heures plus tôt. «
Le décalage est normal, le temps que l’eau arrive en aval et des différents versants
», explique l’Amandinoise.

Un cours de géographie locale s’impose. L’Elnon prend sa source du côté de Bachy et Cobrieux, en plein dans la Pevèle qui a essuyé de violents orages, mardi, bien plus forts d’ailleurs que le Valenciennois. Au fil des heures, les eaux de l’Elnon ont ainsi gonflé, alimentés en amont par les crues sur la Pévèle, mais aussi par les flux du bassin versant composé à 55 % de cultures, soit peu d’obstacles naturels pour absorber les surplus’ Et 24 heures, après les intempéries, la baignoire a finalement débordé avec les tristes conséquences que l’on connaît.

Cinq projets d’aménagements dans les tuyaux

Des images qui mettent Monique Huon «
en colère contre tous ces fonctionnaires de l’État qui ne font que reculer nos projets en réclamant toujours de nouvelles études. À chaque fois, il faut qu’on reparte à zéro
». Car la directrice du syndicat les connaît «
les points faibles
» de l’Amandinois en matière de crues. Et en particulier la campagne autour de Lecelles où pas moins de cinq projets d’aménagement sont dans les tiroirs, dont deux bassins de rétention (l’un doit voir le jour du côté de la ferme Coutan) en France et un autre ouvrage en Belgique. Car les Belges, loin d’être les coupables dans l’affaire, travaillent aussi sur ces longs et épineux dossiers de prévention des crues. «
Il faut espérer que ces événements fassent maintenant réagir les autorités
», lance Monique Huon, qui ne manque pas de travail sur l’autre versant du problème : la recherche de financements, et les négociations avec les agriculteurs.

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