Le retour prévisible de Cincinnatus !
On se souvient du départ théâtral d’Arnaud Montebourg proclamant au moment de quitter Bercy le 26 février 2014 : «
Je vais prendre exemple sur Cincinnatus qui préféra quitter le pouvoir pour retourner à la terre et à ses charrues.
» Sans préciser qu’à la différence du patricien romain, le ministre de la « cuvée du redressement » n’avait pas eu le choix, viré sans discussion par Manuel Valls au lendemain d’un discours de « frondeur en chef » à sa fête de la rose de Frangy-en-Bresse !
Il faut croire que depuis « Cincinnatus » s’ennuie ferme et qu’un fauteuil de direction chez Habitat ne meuble pas ses journées’ En fait, il n’a jamais pensé à se retirer de la politique attendant comme beaucoup d’autres soi-disant retraités de la politique la première occasion de revenir en scène. La mise en scène, Arnaud Montebourg adore et ce lundi, il l’a encore montré sur le mont Beuvray, l’autre théâtre naturel qu’il investit tous les ans à la Pentecôte pour en gravir les 960 mètres avec les siens.
Le costume et la chemise blanche du possible candidat
On y jouait Cincinnatus à Bibracte, la place forte gauloise des livres d’histoire. Un lieu qui inspira aussi François Mitterrand au point qu’il envisagea de s’y faire enterrer. Cette année, Arnaud Montebourg avait quitté la tenue décontractée des balades dominicales pour le costume et la chemise blanche du possible candidat.
La cravate, ce sera pour la prochaine étape, lorsqu’il aura décidé de franchir le Rubicon élyséen. Tout dépendra d’une part de la décision de François Hollande de se représenter ou non, puisqu’il ne veut pas être le Chévènement d’un nouveau 21 avril ; et d’autre part de l’accueil de son appel à un «
grand projet alternatif pour la France
». Dans le rôle du candidat de la « vraie » gauche, il part tout de même avec un double handicap : avoir assuré la victoire de Hollande sur Aubry à la primaire de 2012, et avoir ensuite uvré pour porter Manuel Valls à Matignon !