Le PowerEgg drone en forme d’oeuf volant

Le PowerEgg drone en forme d'oeuf volant

PowerVision

Cela ne fait pas de doute ; au milieu du foisonnement des nouveaux modèles qui envahissent le segment des drones de haut de gamme, le PowerEgg ne passera pas inaperçu. Cet uf volant qui, au repos, adopte la taille et la forme d’un ballon de rugby, joue la carte de l’originalité voire de l’excentricité mais aussi de la simplicité d’utilisation en adoptant une commande gestuelle. Cet appareil qui avait fait l’objet d’un intense teasing en février, a éclos pour de bon. Il sera commercialisé mi-octobre au tarif de 1 499 euros, annonce son constructeur, PowerVision Technology, société chinoise créée en 2010 à Pékin et qui s’est fait un nom dans la robotique et les drones professionnels, particulièrement dans les activités d’inspection de bâtiments et de lignes haute tension.

Facile à transporter dans un sac compte tenu de sa morphologie, le PowerEgg se met en service sans difficulté. Ses quatre bras supérieurs qui supportent chacun une hélice (dont les grandes pales se plient en deux parties) se déploient de même que ses quatre autres bras inférieurs qui composent un support pour l’atterrissage. Ces derniers se rangeront automatiquement dans le corps du drone une fois le décollage effectué pour s’ouvrir de nouveau à l’approche du sol. Compact, le PowerEgg est assez lourd (2,1 kilos), et coche la plupart des caractéristiques des modèles de loisirs les plus sophistiqués. Il revendique 23 minutes d’autonomie, établit son positionnement par liaison GPS, filme en 4K et propose de multiples fonctionnalités : vol programmé, retour automatique au point de décollage, suivi automatique d’une cible mobile (mode follow me), orbite circulaire autour d’un point fixe et selfie. Il dispose d’une caméra, située dans sa partie inférieure, dont la nacelle trois axes évolue à 360 degrés ce qui permet de ne pas se soucier de l’orientation de l’appareil lorsque l’on réalise une prise de vue. Comme c’est le cas sur un Phantom de DJI ou un Bebop de Parrot, les réglages s’effectuent sur l’écran d’un smartphone ou d’une tablette, par le biais d’une application, qui reçoit les images en direct.

PowerVision

L’une des caractéristiques saillantes de cet uf volant blanc comme neige réside dans la possibilité de le faire voler en utilisant une commande gestuelle, un peu à la façon de la vénérable Wiimote de Nintendo. Reliée à la télécommande classique par un câble (suffisamment long, heureusement) cette manette baptisée Maestro Gesture tient dans une seule main. Elle dispose de petits boutons pour faire monter ou descendre le drone. Pour le faire s’éloigner ou le rapprocher , il suffit d’appuyer sur une commande qui tombe sous le majeur tout en pointant la manette vers l’appareil ou au contraire en la ramenant vers soi. Sous le pouce, une touche permet de man’uvrer la nacelle et donc l’orientation de la caméra. Lors de la démonstration organisée à Paris, nous n’avons pu voir voler l’étrange PowerEgg qu’en intérieur, où ses commandes se sont montrées très précises. Ce qui laisse présager de bonnes performances au grand air mais ne permet pas de lever quelques interrogations.

On peut par exemple se demander si la forme, assez moyennement aérodynamique, de ce drone n’offre pas une prise au vent excessive. Esthétiquement très réussi, le PowerEgg dégage aussi un impression de fragilité, en particulier sa caméra directement exposée en cas de crash. Les responsables de Power assurent que leur drone, que l’on peut saisir à bout de bras par l’une de ses « pattes », est tout aussi résistant que la concurrence et ne fera pas facilement d’omelette. Etant donné le tarif de l’engin, comparable à celui d’un DJI Phantom 4 ou d’un Yuneec Typhoon H (deux modèles disposant d’un système de détection d’obstacles), c’est bien le moins qu’on puisse en attendre.

En lançant un produit dont la personnalité repose très largement sur son design atypique, le PowerEgg présente le mérite de donner une dimension supplémentaire au concept de drone de loisir. Hormis DJI et Parrot, qui se sont efforcés de rendre leurs appareils agréables à regarder voler, on ne peut pas dire que, jusqu’alors, les considérations esthétiques se trouvent au centre des préoccupations des concepteurs de caméras volantes. Au contraire, PowerEgg sera livré avec une élégante base lumineuse d’un blanc immaculé, comme il se doit sur laquelle il peut être posé afin de prendre place dans l’univers domestique, comme un objet de décoration à part entière. Selon les porte-parole de PowerVision, ce drone-‘uf se destine d’abord à des amateurs esthètes et à des professionnels (les agents immobiliers, par exemple) ayant besoin d’utiliser un drone dans le cadre de leur activité mais pas mécontents de pouvoir exhiber devant la clientèle un modèle atypique et spectaculaire.

Jean-Michel Normand

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